Algérie

De Azzaba, Guelma, Skikda : Convergence vers les Chabou



En traversant la grande avenue du quartier paisible de Heddada et en s’engouffrant dans le dédale d’un lotissement, on arrive dans une autre huilerie appartenant à Chabou Haroun. Là aussi, l’ambiance est pratiquement identique à celle déjà visitée. Seulement ici, l’extraction se fait par un processus semi-moderne. En l’absence de Haroun, le propriétaire de la huilerie, parti effectuer un stage de perfectionnement à Blida, c’est son frère Mohamed qui veille sur les lieux. Au moment de notre arrivée il s’empressait de décharger les derniers sacs d’olives que vient d’acheminer un transporteur depuis Skikda. «Au début de la campagne je vendais un quintal d’olives, que je ramenais, entre autres, de Azzaba, Guelma, Skikda et les autres régions de Jijel, à 3400 DA. Mais actuellement je le cède pour pas moins de 4500 DA. Cette augmentation de prix de plus de 1000 DA est la conséquence de la faiblesse de rendement de la cueillette», confiera Djetni Mouloud, le transporteur en question. Toutefois, il trouve, selon ses dires, toujours un acquéreur pour sa marchandise. «Depuis le début de la saison je fais constamment le tour des oléiculteurs qui sont mes fournisseurs. Ils sont un peu partout à Jijel et les autres wilayas limitrophes. Il m’arrive même de me déplacer jusqu’à Bouira et Tizi Ouzou pour m’approvisionner et ensuite revendre aux huileries de Jijel», dit-il. Pour revenir à l’huilerie de Chabou, rien ne la différencie d’une huilerie pourvue d’une chaîne continue, sauf par un détail qui n’est pas des moindres. Ainsi, pour la décantation, séparation de l’huile des margines et des grignons, on fait ici l’économie de la force centrifugeuse, procédé intégré dans les mécanismes de la chaîne continue. Au lieu et en place, on y trouve la presse : une machine au procédé qui a fait ses preuves depuis des siècles.  Elle débarrasse, en effet, le moût d'huile des grignons en subissant une pression. L’opération consiste d’abord à introduire la pâte obtenue du malaxeur dans des scroutins, sorte de paniers de forme plate et circulaire et troués au milieu qu’on empile ensuite dans la presse. La pressurisation de la pâte contenue dans les scroutins laisse filer, suivant un système, le moût d’huile dans un bassin. Une fois celui-ci reposé, une décantation s’opère en séparant l’huile qui remonte à la surface des autres composants liquides.Provenant d’une huilerie moderne, semi-moderne au traditionnelle, l’huile d’olive demeure toujours à Jijel un produit très apprécié. Mieux encore, «ses qualités curatives», soutiennent à l’unanimité les personnes approchées, «ne sont plus à démontrer». Ainsi donc, la relation fusionnelle unissant le Jijilien à son huile a de beaux siècles devant elle.


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