Algérie

De Aïn Témouchent à Marseille



Fatma ou le drame d’une mère adoptive La jeune femme se présentant comme la mère adoptive du petit Mohamed, trouvé seul en août dans une cité de Marseille, a demandé, ce samedi, à la justice française de lui rendre le garçonnet qu’elle affirme avoir recueilli légalement en Algérie et qu’elle considère comme «son fils». «Je demande à Dieu et à la justice de me donner Mohamed. C’est moi la maman de Mohamed (...) Je demande à la justice de me donner mon fils», a déclaré Fatma, 33 ans, à des journalistes, chez elle dans une cité de Marseille. L’enquête a révélé qu’elle n’est pas la mère biologique de Mohamed, deux ans et demi. Elle a été mise en examen mercredi pour «simulation d’enfant», délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Ses quatre autres enfants -trois filles et un garçon de 6 à 14 ans- sont présents à ses côtés. Ils lui ont été rendus vendredi après avoir été confiés à l’Aide sociale. Des tests ADN ont confirmé que la jeune femme était bien leur mère. «J’ai menti parce que j’avais peur qu’on me prenne Mohamed. Je ne touche rien pour lui. Je le garde parce que je l’aime: c’est mon fils», a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle va tous les jours le voir dans le centre où il est placé. Elle affirme avoir obtenu régulièrement sa garde devant un juge de la ville dont elle est originaire, Aïn Témouchent, grâce à la «kafala», recueil légal non reconnu en France. La mère biologique ne voulait pas garder l’enfant, «j’en ai fait un frère pour mon fils». Mais elle dit avoir perdu les documents dans ses déménagements successifs. «J’ai demandé à ma sœur qu’elle me faxe les papiers». Elle a ramené Mohamed à sept mois en France. «Tout le monde croyait que c’était mon fils, on ne m’a rien demandé». Elle a fait soigner à Marseille l’enfant qui souffrait d’une légère malformation. Mais, hormis son carnet de santé, elle n’avait aucun papier pour lui. «Je suis allée à la préfecture demander les papiers pour Mohamed, on m’a dit qu’il fallait le ramener en Algérie. Je n’ai pas voulu de peur qu’on m’enlève mon fils». Le 5 août, Mohamed est retrouvé seul dans une autre cité que celle où il vivait. Personne ne le réclame durant deux semaines, jusqu’à ce qu’une cousine de Fatma reconnaisse sa photo dans le journal et la prévienne. La jeune femme rentre d’Algérie le 19 août. Elle explique alors aux policiers être partie dans sa famille avec les quatre aînés, tandis que Mohamed, resté à cause d’un problème de passeport, était confié à la garde d’une amie, Naïma, à laquelle elle avait laissé de l’argent, des vêtements et «même les clefs de (son) appartement». Naïma lui aurait caché la disparition de l’enfant et reste introuvable depuis la révélation de l’affaire. Elle serait en France en situation irrégulière. Fatma assure ne pas avoir été au courant, mais est aussi poursuivie pour aide à séjour irrégulier. De nationalité algérienne et résidant régulièrement en France «depuis douze ou treize ans», Fatma élève seule sa famille. Elle explique vivre de petits boulots non déclarés ainsi que du RMI, des allocations familiales pour ses quatre enfants biologiques -mais pas pour Mohamed- et de l’aide au logement. R.N. / Agences


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)