Algérie

Dda Abdenour, militant et citoyen



Par : SAID SADI, ANCIEN LEADER DU RCD
Jusqu'au dernier souffle, Dda Abdenour aura activé avec la ferveur du militant. Même celles et ceux qui ont pu contester à un moment ou un autre de sa vie certains de ses choix lui reconnaissent une chose : il ne renonça jamais.
Les compagnons qui l'ont bien connu ont pu relever que sa vie personnelle était organisée autour de son engagement. Il ne s'autorisait aucun écart de conduite car la santé était la condition de l'accomplissement de son sacerdoce. Dda Abdenour était un croyant convaincu et convaincant. Il était un homme que la foi bonifiait parce que, précisément, il n'en faisait pas étalage et qu'en plus elle ne l'empêchait pas d'être d'un bon commerce avec celles et ceux qui ne pratiquaient pas. La vocation de militant accompli n'avait pas occulté le devoir d'apaisement.
Sous des apparences rigides, l'homme avait une grande capacité d'écoute et d'adaptation. Et cette qualité se révéla sur le terrain des idées comme celui des relations sociales. Lorsqu'après plus de deux années de laborieux contacts avec la Fédération internationale des droits de l'Homme nous obtînmes l'accord de principe pour la fondation de la ligue algérienne, il fut un des rares anciens militants à avoir spontanément accepté d'envisager la question de son implication. La quasi-totalité des personnes de sa génération était soit dubitative, soit franchement réfractaire à une problématique étrangère à ses centres d'intérêt.
Quand il arrêta son choix, il se fondit harmonieusement avec des membres dont la plupart auraient pu être ses enfants. Et lorsque Dda Abdenour adhérait à une initiative, il ignorait les demi-mesures. Sur ce dossier, pourtant inconnu dans le combat qu'il embrassa dans sa jeunesse, il s'engagea avec un dévouement jamais démenti. On peut donc raisonnablement estimer que plus que le militant du mouvement national qui connut les geôles de l'ordre colonial, c'est le défenseur des droits de l'Homme que ses compatriotes retiendront.
Sa vie qui a chevauché deux siècles fut animée par la même conviction : un homme naît et vit pour dire et faire ce que dicte sa conscience. Il ne se déroba à aucune de ces deux exigences. Le père attentif et rigoureux manquera autant à ses enfants qu'à l'Algérie de la tolérance qu'il n'aura pas vue et pour laquelle il a tant donné.


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