Algérie

Dans un rapport rendu public hier



Dans un rapport rendu public hier
Le constat de la Gendarmerie nationale d'Alger est sans appel : la déperdition scolaire pousse les jeunes élèves exclus avant l'âge de 16 ans vers la délinquance et la criminalité. L'étude analytique de la Police judiciaire du groupement du Grand-Alger révèle que les jeunes nés entre les années 1990 et 1995 sont les plus concernés par cette dérive sociale, notamment marquée par une montée vertigineuse des crimes émergents dans la cité comme dans la famille. "Les auteurs de crimes tels que les homicides, les vols et le trafic de drogue, enregistrés durant les années 2011, 2012 et 2013, font partie de la catégorie des jeunes touchés par la déperdition scolaire", a indiqué la même étude, confirmant la tendance de l'âge des auteurs, d'une part, et de la population délinquante majoritaire qui commet, au quotidien, des forfaits gravissimes, de l'autre. Le même document révèle d'ailleurs que "les personnes impliquées dans des affaires liées aux crimes suscités sont estimées à 1 139 personnes nées entre 1990 et 1995, soit 40,1% des criminels". Autrement dit, les jeunes nés durant cette période ont subi l'échec direct d'une société disloquée par l'islamisme intégriste, d'abord, et, ensuite, par l'islamisme armé. Ayant grandi dans un environnement hostile et de violence, sous toutes ses formes, ces jeunes ont hérité de cette tragédie, avant qu'ils ne la colportent, 20 ans plus tard, sous une autre forme : la violence, l'agression, le crime et la délinquance à grande échelle. Détaillant des faits par des statistiques inquiétantes, la GN d'Alger indique que "l'activité du groupement territorial pendant, 3 ans, fait état de 281 cas de violence, soit un taux de 34,82%, 305 cas de vols, (37,79%),196 cas de drogue (24,28%) et 25 affaires d'homicides (3,09%). Soit un total de 807 affaires". C'est dire que la prise en charge de cette catégorie négligée a abouti à une situation inextricable quand on assiste, impuissants, à la naissance d'une nouvelle forme de "terrorisme urbain", nourri par la haine, l'intolérance, le rejet de l'autre, l'irrespect, les crimes sur ascendants et autres faits criminels difficiles à solutionner. Du coup, la déperdition scolaire, née d'un système éducatif en panne de stratégie à long terme, situe, aujourd'hui, cette jeunesse dans un axe et une cartographie des plus ankylosée. En ce sens, précisera le même document, "le niveau intellectuel, la catégorie la plus impliquée dans ces crimes est celle ayant un niveau moyen avec 59,6%". Hier jeunes écoliers et exclus avant 16 ans, aujourd'hui chômeurs et sans repères, ces jeunes représentent 662 personnes sans emploi et qui sont, eux aussi, impliqués dans des crimes avec (58,12%) contre 2,6% pour la catégorie des étudiants. Car, même les universitaires, nés durant la même période, sont de plus en plus impliqués dans les affaires de droit commun et dans le crime organisé. "La déperdition scolaire à un âge précoce reste la cause principale de la prolifération de la criminalité parmi les jeunes qui se retrouvent à un moment donné sans formation ou occupation, ce qui les encourage à user de la violence pour survivre", accusera encore cette étude. Quant à la prolifération de la criminalité en milieu juvénile, l'étude établit que cet état de fait est dû "aux conditions sociales qui ont marqué le pays durant la décennie noire, à l'exode rural et à l'impact négatif des chaînes satellitaires et d'Internet sur les jeunes". Là aussi, les analystes de la GN relèvent avec regret que les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) et l'ouverture sur les chaînes satellitaires ne soient pas bénéfiques pour cette jeunesse qui perd ses repères en sombrant dans la cybercriminalité, l'imitation et le transfert des faits de violence sur la société en général.F BNomAdresse email




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