Dans un rapport de complémentarité

Contrairement aux idées reçues, il existe une interaction, positive à la longue, entre les deux domaines déterminés par des fondements à caractère physique et moral comme l'idée de perfectibilité constante allant dans le bon sens.
Il nous a été donné une fois de marquer la relation entre le football et le théâtre moyennant une argumentation incontestable. Aujourd'hui, nous avons envie de dire ce qu'il y a de commun entre le sport et l'art. A propos des deux pratiques déterminantes pour le progrès, on peut parler de talent. Cela veut dire que ceux qui s'y adonnent doivent avoir des prédispositions pour réussir, remporter des victoires. Entretien du corps et de l'esprit En plus de la vocation de sportif ou d'artiste qu'il faut avoir au départ, il faut d'autres conditions pour répondre à tous les critères de la réussite. Un bon footballeur doit développer des qualités physiques pour être résistant, souple, rapide dans ses mouvements, précis dans ses lancers. Mais, en plus, il est guidé comme participant à un jeu collectif par l'esprit qui lui apporte, s'il est bien entraîné, le coup d''il, le sens de l'orientation, de l'harmonie avec ses coéquipiers, de la maîtrise de soi sur un terrain où toutes les actions sont imprévisibles. La concentration et l'intelligence sont là-dessus essentielles d'autant plus que le joueur est quelqu'un de créatif, sinon un génie capable de faire face à toutes les situations possibles qui peuvent se présenter à lui pendant la compétition. Tout revient à dire que le sportif est supposé avoir la culture d'une participation compétitive à un jeu et qui se résume par un ensemble de qualités intellectuelles comme l'imagination, la réflexion, l'attention pour réagir efficacement aux intentions de ses adversaires, déjouer des actions aux conséquences dures. L'essentiel c'est de donner intelligemment des coups pour gagner au lieu d'en recevoir et de prendre le risque d'une défaite. Le spectateur d'un match de boxe, handball, rugby, football éprouve du plaisir à voir s'affronter des adversaires en restant admiratif devant ceux qui remportent des victoires par leur mérite, mais ils ne voient pas ce que le vainqueur et le vaincu déploient comme efforts non pas seulement physiques mais intellectuels. Le spectateur de théâtre ne sait pas ce que le rire suscité par la pièce a coûté de larmes au dramaturge. On trouve admirables les joueurs qui font preuve de fair- play et exécrables ceux qui ont un comportement agressif ou qui usent de toutes sortes de subterfuges pour entraîner à sa perte son adversaire et qui s'avèrent être transgressifs par rapport aux règles du jeu. Des similitudes incontestables D'abord, il n'y a point d'incompatibilités entre le sport et l'art. Un grand sportif peut être en même temps un grand artiste, un philosophe. On a connu de très bons poètes, musiciens, peintres, sculpteurs dans la famille des sportifs ou celle des mathématiciens. L'expérience nous a apporté la preuve qu'un bon sportif est celui qui se démarque nettement des autres par ses qualités physiques, intellectuelles, morales et dont nous connaissons l'étroite corrélation. C'est aussi celui qui attire les regards des spectateurs par son aisance à accomplir de belles actions. Nul doute que le sport est un art, à l'image des autres arts qui apparemment n'ont rien à voir avec le sport. C'est le cas du peintre inventif, capable de faire de la prémonition. A l'image du sportif qui met toutes les qualités intellectuelles dont il est capable, comme l'intelligence, l'imagination du peintre qui peint des tableaux pouvant associer tous les éléments de la nature, mais selon ses idées. Ce qui le distingue du photographe qui fait de la reproduction sans toutefois négliger l'aspect esthétique qui fait de lui un artiste d'une autre catégorie. Ce qui confère à quiconque pratique un sport ou un art les qualités de compétiteur, c'est la capacité de créer, d'innover dans son domaine, ce qui est connu ou inventé devenant banal au fil du temps. Pour se faire admirer, les athlètes doivent réaliser des performances qui dépassent celles des champions des années précédentes, dans le même sport. Un résultat sportif pouvant susciter une vive admiration des spectateurs, est comparable à une 'uvre musicale, picturale, poétique, théâtrale, qui apporte un plus sur tous les plans au point d'attirer l'attention du public. Pour être plus concret dans son raisonnement en ce qui concerne le génie créateur dans le sport en tant qu'art et l'art en général, on comprendrait mieux l'évolution et les motivations de ceux qui en sont les artisans, lorsqu'on compare l'artiste inventif qui se fait classer dans la catégorie des excellents à un scientifique qui fait avancer la technologie grâce à son imagination fertile par laquelle nous sommes arrivés en l'espace de deux décennies à l'ère de l'ordinateur et du téléphone portable aux options les plus merveilleuses. C'est le perfectionnisme, fruit d'un travail de recherche, qui nous a apporté l'internet et la caméra la plus sophistiquée, reléguant au stade de reliques du passé proche le réveil matin, les machines à calculer les plus performantes dans les années quatre-vingt-dix. Au rythme où va la technique, chaque sportif ou artiste doit apprendre à se remettre en question pour ne pas être déconnecté par rapport aux nouvelles inventions et découvertes.