Algérie

Dans un entretien à la Chaîne «Al-Jazeera»: Les éclairages de Tebboune



Première entrevue d'un président algérien à ce média arabe, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé un entretien à la chaîne de télévision qatarie ‘Al-Jazeera', qui a été diffusé hier soir, et dans lequel il a abordé des questions nationales, régionales et arabes, notamment le dossier libyen et la question palestinienne.«L'Algérie est visée parce que mon pays ne permet pas justement que d'autres pays arabes soient visés par des stratégies de déstabilisation et de tension», a-t-il dit. Le Président Tebboune a également évoqué le Hirak authentique et béni qui «a sauvé l'Algérie d'une véritable catastrophe ayant failli anéantir l'Etat», et qui a «triomphé par son pacifisme», sous la protection des services de Sécurité et de l'armée.
Selon Abdelmadjid Tebboune, 13 millions d'Algériens ont sauvé l'Algérie du cinquième mandat et du prolongement du quatrième mandat. Et grâce à la maturité du peuple l'Algérie a pu dépasser une situation dangereuse. Selon le chef de l'Etat, l'Algérie a vécu le premier printemps arabe en 1988. Et d'ajouter que le pays s'est débarrassé de l'Islam idéologique pour de bon, précisant que le courant islamiste qui active en Algérie est différent de ceux existant dans d'autres pays.
Concernant la crise libyenne, le président de la République a rappelé la position de l'Algérie qui «refuse que Tripoli soit la première capitale africaine et maghrébine occupée par des mercenaires», ajoutant que l'Algérie «allait intervenir d'une façon ou d'une autre» et «n'allait pas rester les bras croisés». «Quand l'Algérie a dit que Tripoli était une ligne rouge, elle l'était vraiment et les concernés ont saisi le message», a-t-il affirmé. «Conséquence de la déstabilisation de la Libye, des images satellites ont montré des chargements entiers d'armes en direction de la région du Sahel et personne n'a bougé pour empêcher cela», a déclaré le président de la République.
S'agissant de la question palestinienne, le Président Tebboune a soutenu que «la position de l'Algérie est constante, imprescriptible et immuable». Rappelant l'accord conclu dans le cadre de la Ligue arabe sur la base du principe de «la terre contre la paix» qui prévoit l'établissement de l'Etat de Palestine comme préalable à la paix, il a souligné qu' «il n'y a hélas aujourd'hui ni paix ni terre», alors pourquoi la normalisation '
«Certains veulent faire taire la voix de l'Algérie, un pays souverain puisqu'il n'est plus endetté, et cela n'aura pas lieu», a-t-il prévenu. «Nous n'avons pas de problème avec le Maroc, mais c'est plutôt le Maroc qui a des problèmes avec l'Algérie» a rappelé le chef de l'Etat, insistant sur la position «imprescriptible et immuable» de l'Algérie sur le dossier sahraoui.
Sur les relations algéro-françaises, le chef de l'Etat a parlé de «l'existence de trois lobbys qui visent l'Algérie et qui ne sont pas d'accord entre eux : le premier lobby est constitué de colons qui ont quitté l'Algérie après l'indépendance et nourrissent toujours de la haine à l'égard de l'Algérie, le deuxième une sorte de prolongement de la sinistre OAS alors que le troisième lobby est constitué d'Algériens qui ont choisi le camp de la France», a-t-il déclaré.
Le Président Tebboune est également revenu sur le dernier éditorial du journal français ‘Le Monde': «c'est moi qui ai autorisé le retour de ce journal en Algérie, et l'Algérie dont il parle n'est pas l'Algérie que je connais», a-t-il répondu.
S'agissant de l'argent détourné, le chef de l'Etat a déclaré que la bande avait volé des centaines de milliards de dollars qu'elle a transférés à l'étranger. Et voulait profiter de la maladie de l'ancien président pour garder le pouvoir cinq autres années. Et d'ajouter que 50 personnes ont monopolisé les importations et ils avaient le pouvoir absolu de décider de qui pouvait investir ou pas. «Nous sommes en train de mener des contacts avec des pays amis, en Europe et ailleurs, pour récupérer les fonds détournés», a encore indiqué le président.


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