Dans un entretien accordé à l'APS, le commandant de la Wilaya IV historique, le colonel Youcef Khatib, estime que l'Algérie a certes réussi, 50 ans après l'Indépendance, de nombreuses réalisations que personne ne peut nier, mais préconise désormais de 'déléguer la responsabilité aux jeunes et de leur faire confiance d'autant qu'ils représentent 70% de la société".
L'Algérie, a-t-il dit, peut 'réaliser davantage de choses grâce aux moyens dont elle dispose et à son aisance financière avec plus d'organisation et de transparence dans la gestion des affaires". Le commandant de la Wilaya IV historique a estimé que le peuple algérien était, au lendemain de l'Indépendance, animé d'une volonté inébranlable de construire son Etat malgré la situation de délabrement laissé par le colonisateur et les sacrifices colossaux que les Algériens ont consentis durant 130 années d'occupation.
La crise de 1962, déplore-t-il, a influé sur ce processus, même si l'Algérie a pu ensuite franchir les étapes difficiles notamment la décennie noire et ses effets sur tous les Algériens.
M. Khatib a affirmé que le Congrès de la Soummam était 'un acte charnière dans l'histoire de la guerre de Libération" en contribuant, par ses décisions, à l'aboutissement de la Révolution notamment au plan 'du principe de la gestion collégiale, de l'autocritique et du contrôle direct".
Les mêmes principes devaient être retenus, selon la même source, dans la gestion de l'Algérie postindépendance. C'est ainsi que M. Khatib appelle à ouvrir la voie aux libertés et à l'initiative notamment en milieu jeune.
Les jeunes qui sont appelés à 's'unir au service du pays", a-t-il souligné, 'avaient joué un grand rôle durant la guerre de Libération, affirmant qu'ils doivent avoir le même rôle durant toutes les étapes à venir dans la vie du pays.
Abordant la question de l'écriture de l'histoire, Youcef Khatib a indiqué que la meilleure manière de répondre aux mensonges de l'ancien colonisateur est de 's'intéresser à l'histoire et de la transmettre de manière juste aux jeunes Algériens", et de souligner que 50 ans après l'Indépendance 'des aspects de l'histoire de notre Révolution sont occultés et méconnus".
Faire connaître l'histoire de l'Algérie en lui conférant sa juste valeur sera 'la meilleure réponse" à toutes les tentatives de certaines parties en France qui veulent aujourd'hui mettre sur un pied d'égalité l'occupant et l'occupé, en laissant entendre que 'la violence était de part et d'autre", a ajouté M. Khatib dans un entretien à l'APS à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'Indépendance. Toutes ces raisons, a-t-il indiqué, 'm'ont poussé à créer en 2001 ma propre fondation" appelée Fondation de la mémoire de la Wilaya IV qui collecte et enregistre les témoignages des moudjahidine et militants de cette wilaya à titre individuel ou collectif en tant que 'première étape d'urgence" au regard de l'âge avancé des moudjahidine et des militants.
Dans une deuxième étape, a-t-il ajouté, des historiens spécialisés entreprendront 'l'écriture de l'histoire sur des bases solides et justes".
M. Khatib a déploré 'certains dépassements" émanant de quelques moudjahidine et militants 'dans l'écriture de leurs propres expériences" lors de la Révolution, appelant à la 'création d'une instance de contrôle de l'écriture de l'histoire".
L'objectif de la création de cette instance, a-t-il expliqué, 'ne signifie pas l'interdiction d'écrits personnels car chaque personne est libre de le faire" mais il s'agit de contrôler toutes les notes en matière d'histoire afin qu'elle soit transmise de manière juste aux générations futures.
R. N.
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Posté Le : 18/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nationale
Source : www.liberte-algerie.com