Algérie

Dans les méandres d'une justice injuste



Dans les méandres d'une justice injuste
Enfant, dans la région montagneuse de Guenzet, il a vécu de nombreux événements dans son village natal de Tizi Medjber qui ont marqué sa mémoire. Pour lui, « tout Algérien doit rester fidèle à l'esprit d'une grande révolution ».Son dernier livre* révèle encore sa passion pour les affaires de justice et l'intérêt pour l'histoire. A ce propos, il se félicite « de voir beaucoup d'Algériens publier des ouvrages, des mémoires ». « Il faut seulement se délester de la subjectivité et éviter surtout de faire de l'histoire un moyen de régler des comptes et de s'en prendre à des figures de chouhada » nous dit-il. Il citera, à ce propos, les calomnies indignes dont a pâti Abane Ramdane. Il s'intéresse de nouveau à ce qu'on pourrait designer comme la répression judiciaire. Les autorités coloniales, en un peu plus d'un siècle de présence, ne se sont pas limitées à tuer, torturer ou exproprier. L'ex-député Mahmoud Boudarene écrit fort à propos dans sa préface « qu'aux abus qui étaient commis sur le terrain contre les populations, et aux tortures infligées aux prisonniers, étaient venues s'additionner les condamnations expéditives prononcées par des tribunaux d'exception ». Les enceintes de la justice furent aussi un espace où les droits des Algériens furent piétinés. Maître Zeroual a réuni une dizaine de procès, notamment ceux qui ont suivi les grands moments de révoltes comme l'insurrection de 1871, les événements du 8 Mai 1945 ou celui des militants de l'OS après son démantèlement. « Je ne me suis pas contenté de rappeler le déroulement des procès où des hommes furent condamnés à de lourdes peines » nous dit l'auteur de « Les procès célèbres de l'antiquité à nos jours » publié en 2000 avant de paraître en version arabe la même année et réédité cinq ans plus tard.Certes, les péripéties de ces procès, à l'instar de certains membres du réseau Jeanson ou des insurgés de 1871 sont connues à travers beaucoup de livres et de documentaires comme celui de Lalaoui. Cela n'enlève en rien au mérite de l'auteur qui s'est efforcé de mettre en lumière le contexte politique et social qui sous-tend ces jugements. Il a, par ailleurs, évoqué les cas de deux militants ; l'un en Algérie et l'autre en émigration, en l'occurrence Lahcene Houacine et Arab Ainouz condamnés à mort. Ce dernier « a affronté quatre procès criminels en moins d'une année dont deux en l'espace d'une semaine et trois en l'espace d'un mois » (p79). Il feuillette des pages glorieuses de la révolution algérienne rappelant le rôle des militants qui ont défié l'ordre colonial mais aussi des avocats comme Gisèle Halimi qui défendit des Algériens poursuivis pour le « massacre d'El Hallia ». En juriste averti, il ne manque pas de pointer du doigt les violations flagrantes des procédures judiciaires et les irrégularités qui entachent le déroulement des procès. Il essaie de montrer que des Algériens s'est toujours voulu une illustration du principe de « défense de rupture » qui sera plus tard théorisée par jacques Vergés, membre du collectif d'avocats chargés de la défense des militants du FLN. Le livre a une forte portée pédagogique. Il s'adresse à un large public tant le style est simple et accessible. Il jette une lumière crue sur de grands moments où la patrie des droits de l'homme s'est mise en contradiction avec ses propres principes. Il montre aussi le courage des militants qui ont défié, par le verbe et les armes, la puissance colonialeR. Hammoudi*Procès de la cause nationale, Editions El Amel, 110 pages




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)