Algérie

Dans les camps de l'UNHCR, l'affreuse angoisse des réfugiés syriens



Dans les camps de l'UNHCR, l'affreuse angoisse des réfugiés syriens
En sillonnant les zones frontalières ouest entre la Turquie et la Syrie, l'ampleur du drame syrien est facilement décelable à travers le désarroi visible sur les visages angoissés des réfugiés, notamment, par l'absence de perspectives d'avenir.Frontière turco-syrienne.De notre envoyé spécial «Cela fait près de trois ans que ce conflit se poursuit sans qu'une issue ne pointe à l'horizon», ne cessent de déplorer tous les Syriens croisés, avant de dire avec une évidente fatalité : «Nous ne croyons plus qu'à la grâce de Dieu pour nous sortir de ce pétrin.» En leur parlant des pourparlers de paix de Genève, la plupart des Syriens s'emportent. «Il y a une entente internationale contre le peuple syrien pour le faire taire», explique Louaï, un commerçant de 35 ans, rencontré dans la ville turque de Antakya. «Après des mois et des mois de résistance et de patience, j'ai fini par abandonner ma ville, Alep, et ma demeure. Je n'ai pas pu résister au danger que représentent les tonneaux explosifs ??baramil''», dit-il au bord des larmes, en maudissant la communauté internationale qui laisse faire malgré l'horreur de ces tueries. Louaï est venu avec son épouse et ses deux enfants âgés respectivement de sept et onze ans.Peurs et incertitudesDans le même van qui les a ramenés d'Alep, il y avait également la famille de son voisin Salah, commerçant et nouveau marié. «Jusqu'avant l'apparition de cette histoire de ?baramil', on se débrouillait tant bien que mal», explique-t-il. «Nous habitons actuellement chez des amis, en attendant de trouver un logement à un prix abordable», ajoute-t-il le regard hagard. Si les réfugiés syriens, croisés à Antakya, Gaziantep ou encore à Reyhania, déplorent essentiellement les difficultés rencontrées pour faire face aux besoins basiques de la vie, leurs concitoyens vivant dans les camps de l'UNHCR ressentent plutôt un déficit flagrant de vie sociale. «Ce n'est pas évident de passer de la vie de famille dans son propre logement à un semblant de vie sous une tente», regrette Sayma, une jeune femme âgée de 28 ans, habitant le camp de Kilis, sur la frontière dans la province de Gaziantep. Elle est mère d'une fille de quatre ans.Originaire d'Alep, elle a émigré en Turquie en août 2013, suite au prolongement de l'emprisonnement de son mari et l'impossibilité de subvenir seule à ses besoins et ceux de sa fille. Son mari était un employé saisonnier dans l'agriculture. Il a participé aux premières manifestations d'Alep et a été arrêté. Sayma a pu le voir deux fois à la prison de Souayda au sud de la Syrie. Elle n'a plus de nouvelles de lui depuis son départ en Turquie. Sayma essaie tant bien que mal d'élever sa fille. «Nous ne savons pas quel avenir nous attend», dit-elle toutefois, perplexe.Pour sa part, le jeune Mohamed habite, lui aussi, le camp de Kilis à l'intérieur du territoire turc. Cet étudiant en chirurgie, originaire d'Alep, assure la fonction d'enseignant au camp. Il ne peut pas encore prétendre à la médecine, à part quelques soins élémentaires de petites blessures. Pour Mohamed, l'avenir est incertain dans ce camp. «Avec cette guerre qui perdure, il est clair que seul le dialogue peut mener à une solution. Mais je ne vois nullement l'avenir avec Bachar au pouvoir », assure-t-il. L'incertitude caractérise la vie des réfugiés syriens, qu'ils soient dans les camps ou dans les faubourgs des villes. Le pire, c'est qu'aucune solution ne pointe à l'horizon.




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