Algérie

Dans les Ardennes, Massu en résidence !



Sur le site change.org, une pétition, signée par deux centaines de personnes, est en ligne sous l'intitulé «Non à la résidence Massu»,suite à la décision du conseil municipal de Givet (Ardennes-frontière belge) de donner à l'ancienne caserne Général Mangin (haut officier de la guerre de 14-18, responsable de l'envoi à la boucherie de soldats coloniaux), ancien mess des officiers reconverti en appartements, le nom de Jacques Massu, le général tristement célèbre pour ses méfaits en Algérie, notamment pendant la Bataille d'Alger.Gouverneur militaire d'Alger le 7 janvier 1957, il ne s'embarrassa d'aucune morale contre les Algériens, reconnaissant l'usage de la torture. Ce choix a été entériné le 6 octobre 2015.«Pendant la guerre d'Algérie, je ne pense pas que l'armée française soit la seule à avoir pratiqué ce type d'actes», a justifié le maire Claude Wallendorff (divers droite). «Le maire ne voit donc pas de polémique», écrit sur son blog Michel Dandelot, qui se présente comme un ancien appelé contre sa volonté entre 1961 et 1963, et il explique son choix : «En guise d'hommage à Jacques Massu, l'homme à l'origine du retour des militaires à Givet, en 1962.» Sur le site internet de la télévision régionale France 3 Ardenne, un internaute poste ce message grinçant : «Si on doit commercialiser cette résidence, le promoteur doit déjà avoir un slogan en tête : ??Résidence Massu''... Tout confort, électricité à tous les étages ! Une campagne de pub ??gégène''...»Un signataire de la pétition fait une contre-proposition : «Massu, cet immonde tortionnaire, n'a pas à être honoré ainsi. Je propose le nom du général Jacques Paris de la Bollardière, qui sauva (un peu) l'honneur de l'armée française en dénonçant la torture en Algérie.» Quant à Jean-François Gavoury, natif des Ardennes, il écrit : «Né à Charleville (Ardennes), fils de l'ancien commissaire central du chef-lieu de ce département (1950 1954) assassiné par l'OAS le 31 mai 1961 dans l'exercice de ses fonctions de directeur de la sécurité publique du Grand Alger et reconnu mort pour la France, je ne puis accepter qu'un élu de la République célèbre un acteur aussi controversé de la guerre d'Algérie.»Enfin, Henri Pouillot, ancien appelé et militant anti-colonial, proteste avec ces mots : «Témoin de la torture pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie, je ne puis accepter l'attribution d'un tel honneur à Massu.»




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