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La pièce de théâtre, El Belaout (le baratineur), une satire sur les rapports difficiles qui lient la plèbe avec ses gouverneurs, a été présentée mardi à Alger dans le cadre des 9es Journées du Théâtre du sud. Le public a également assisté à un représentation de la pièce théâtrale Chkoon yesmaa chkoon (qui écoute qui ') de l'Association «Raouafed» pour l'art et le théâtre de Béchar.Inscrit au programme du Théâtre de rue, le spectacle, produit par l'association «Boudergua» pour le théâtre de la ville d El Bayadh, a été présenté sur la place Mohamed-Touri, attenante au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), devant un public nombreux qui s'est mis autour des huit comédiens, créant ainsi l'atmosphère conviviale de la «halqa», registre théâtral, entre autres genres caractérisant la pratique du 4e Art en Algérie.
Ecrite et mise en scène par Ahmed Hichem Guendi, la pièce El Belaout, est l'histoire d'un personnage, rendu par son auteur, qui arrive à survivre grâce à son intelligence, dans un royaume de tyrans, où la reine, campée par Fatiha Tahri, impose sa volonté et sa loi sur un peuple réduit au rang de simples «sujets».
Vivant dans la précarité et l'incertitude au jour le jour avec sa famille, El Belaout, est contraint de trouver à chaque fois, un subterfuge pour s'assurer un nouveau sursis, jusqu'au jour où il décide de prendre les choses en main, envisageant une série de stratagèmes au péril de sa vie.
Attirant l'attention de «Son Altesse royale» à travers des annonces malintentionnées et démesurées, faites à la criée sur les places publiques, El Belaout vend tout et n'importe quoi à la reine à des prix exorbitants qu elle accepte volontiers de lui verser, pour vu qu elle soit la seule à jouir des «vertus surnaturelles» des produits achetés.
Du bélier cracheur de pièces d'or, à la flûte au pouvoir magique de ressusciter les morts, au pauvre berger exécuté à la place de la «fripouille» d'El Belaout, puis à la sirène qui habite les hautes mers et qui exauce toutes sortes de v?ux, le génie populaire à trouver les voies de sa survie et de la liberté est poussé à son paroxysme.
Grâce à son intelligence, El Belaout finira par se défaire de toutes les sentences qu'il encourait, après avoir réussi à faire disparaitre à jamais la reine et sa cour, emportées par les eaux des hautes mers.
Dans le rire et la dérision, les comédiens, Benamer Benhamidi dans le rôle du premier ministre, Ahmed Amrani, interprétant le frère d'El Belaout, Azzouz Moured, jouant la garde de la reine, Ali Kerboune, incarnant le trésorier, ainsi que le gouwal (poète) Nacer Belfrah et le luthiste Salim Benyesser, ont su porter le texte, interagissant avec le public qui a totalement adhéré au spectacle.
Dans des échanges ascendants et soutenus, les artistes ont, dans leurs accoutrements improvisés renvoyant à l'époque des rois, usé d'un jeu comique et grotesque, occupant tout l'espace circulaire de la halqa, bordée de pots en argile dans lesquels brûlaient quelques plantes aromatiques, laissant échapper des senteurs exotiques.
A l'issue de la représentation, le public a longtemps applaudi les comédiens, après avoir savouré tous les moments de la représentation dans la délectation.
Le spectacle El Belaout a été présenté en collaboration avec des comédiens de Laghouat, El Oued et Tamanrasset.
Huit troupes de Tamanrasset, Adrar, Tindouf, El Bayadh, El Oued, Béchar, Ghardaïa et la ville de Djanet, accueillies en invitées d'honneur, animent les 9es Journées du théâtre du Sud, qui se poursuivent jusqu au 3 août prochain au TNA.
Par ailleurs, la pièce théâtrale Chkoon yesmaa chkoon (qui écoute qui ') de l'Association «Raouafed» pour l'art et le théâtre de Béchar a été présentée, mardi soir à Alger, toujours dans le cadre de la 9es édition des Journées du théâtre du Sud.
Mise en scène par Medjaheri Habib en 2018, la pièce aborde la question de l'absence de la culture de dialogue entre le responsable et le citoyen lambda.
Ecrite à partir d'un texte de Arrouche Abdelkader (1992), cette pièce raconte l'histoire d'une fille, pauvre et orpheline, qui hérite d'une chèvre saisie par la suite par un gardien en l'accusant de paître sur un terrain appartenant au sultan. La fille se retrouve dans l'obligation de solliciter les notables pour récupérer sa chèvre.
Le rôle de la fille a été interprétée par Nawel Denia, tandis que le metteur en scène a joué plusieurs rôle dont Le sage du douar et le Sultan.
Intervenant au terme de la présentation, le metteur en scène a indiqué que son ?uvre traite principalement de l'absence de communication entre gouverneurs et gouvernés, ajoutant que les acteurs de cette pièce sont issues de plusieurs wilayas du pays et ont contribué à la création de l'association «Raouafed» en 2017.
Les 9es Journées du théâtre du Sud se poursuivent jusqu'au 3 août prochain.


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