Dans le sens de la marche
Il faut être terroriste soi-même pour soutenir le terrorisme. Tout le reste, à part les pervers et les suicidaires, les refoulés et dérangés, les gens de la haine en général et quelques bouchers malsains sont contre le terrorisme. La marche d?hier est donc d?une grande logique. Après, les avis divergent. Le casting est suspect, des walis, des officiels, des patrons d?organisations de masse qui ne bougent que quand on leur le demande. Abou Djerra Soltani, représentant d?un courant islamiste, dont la version supérieure, plus radicale, est à l?origine des attentats. Si le fait de se rassembler a rassuré tous ceux qui se sont rassemblés, les autres, les officiels, en ont profité pour remettre une couche de « réconciliation nationale votée par le peuple ». Une marche spontanée à l?initiative de citoyens aurait-elle fonctionné ? Non. Aurait-elle été autorisée ? Non plus. Que faire ? Une résidente de Boumerdès a soulevé tristement un point : « Quand on met des bombes à Boumerdès, ce qui arrive très souvent, personne ne marche quand on court. » Que faire ? « Marcher ? Pour aller où ? » Le terrorisme tue, une marche l?arrêtera-t-il ? Non, mais c?est déjà ça. Que faire ? « Je sais quoi faire », répondait la même femme de Boumerdès, expliquant que vendredi dernier, soit deux jours après les attentats d?Alger, un groupe important d?islamistes armés avait mitraillé des policiers en plein jour pendant un bon moment en plein centre de Boumerdès. Leur forfait accompli, ils ont marché, avec armes, barbes et kachabias. Une autre marche. Puis sont rentrés chez eux dans la montagne, narguant la plaine, et tout le monde les regardait d?en bas, apeuré. Que faire ? Envoyer un groupe de commandos, des tueurs aguerris, impitoyables professionnels. Les lâcher dans la montagne et nettoyer ce maquis à quelques kilomètres d?Alger. Une vraie marche.
Posté Le : 18/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com