Algérie

Dans le chaudron d'un centre de vaccination



Des centaines de citoyens de tous les âges, hommes et femmes, ont, en effet, assiégé les centres de vaccination, prenant de court le personnel soignant dépassé par cette soudaine motivation de la population.Au niveau de la salle des fêtes, qui est l'une des structures les plus importantes de la ville chef-lieu de wilaya, près de 400 personnes se sont présentées en même temps et sans rendez-vous pour recevoir leur première dose dans des conditions frôlant l'irréel, avons-nous constaté sur place.
La chaleur étouffante et la promiscuité des lieux aidant, certains d'entre les citoyens plus âgés, qui attendaient leur tour, montraient des signes évidents d'énervement, se plaignant de lenteurs dans le traitement des dossiers allant jusqu'à accuser les encadreurs de l'opération d'incompétence sinon de favoritisme.
"Nous sommes bien évidemment satisfaits que les citoyens se soient enfin décidés à se présenter à nous. Toute personne qu'on vaccine est une victoire, surtout en cette phase extrêmement dangereuse de la pandémie, mais il faut un minimum d'organisation si l'on veut obtenir de bons résultats", se plaint l'une des médecins.
Cette dernière nous signale que la distanciation sociale n'est pas respectée et que la plupart des citoyens présents dans la salle n'ont pas ou ne portent pas convenablement le masque de protection, ce qui peut avoir des conséquences désastreuses pour tous, au cas où l'un d'eux serait affecté par le virus.
"Et puis il y a ces impatients qui veulent à tout prix se faire vacciner avant tout le monde et qui nous agressent verbalement, sans tenir compte des efforts parfois surhumains que nous faisons dans cette fournaise", regrette encore notre interlocutrice.
Renchérissant, l'une de ses collègues déplore l'absence du service d'ordre, qui aurait pu prêter main-forte aux volontaires du Croissant-Rouge algérien et des associations, qui s'affairent du mieux qu'ils peuvent pour accueillir et pour orienter les citoyens, en souhaitant que l'on dirige une partie d'entre ceux-ci vers les 3 autres centres de vaccination situés au niveau du POS 10, de la polyclinique de la route de Tiffech et de la polyclinique Diar-Zerga.
Nous apprenons ainsi qu'il avait fallu refouler une centaine de personnes en fin de journée dimanche dernier et dans la matinée d'hier depuis cette même salle des fêtes à la suite d'une rupture de stock des vaccins, alors que l'opération amorçait sa vitesse de croisière.
Une malencontreuse défaillance imputée à la pharmacie de l'hôpital régional de Souk-Ahras, qui n'aurait pas livré les centres de vaccination dans les délais, alors que 40% de la population de la wilaya ont répondu à l'offre vaccinale.
"Ce taux représente beaucoup plus que nous espérions après la longue période d'hésitation que nous avons vécue. Il faut s'en féliciter, car parmi ceux qui se sont présentés, il y en a qui craignaient les effets secondaires du vaccin ou qui doutaient de son efficacité, s'ils n'étaient pas totalement contre.
Aujourd'hui, la population a finalement été convaincue que le vaccin est l'unique moyen de lutte disponible pour le moment et qu'il faut s'en servir", confie l'un des responsables du service d'immunologie de la DSP, en soulignant que la balle est désormais dans le camp des services de la santé, qui doivent organiser le mieux possible l'offre vaccinale et la garantir à tous les citoyens, où qu'ils se trouvent.
On rappellera que Souk-Ahras fait partie des 35 wilayas concernées, depuis lundi dernier, par la mesure de confinement partiel à domicile, au vu de la recrudescence des cas de coronavirus qui se sont déclarés, ces derniers jours à travers le pays, et qu'à ce titre, des mesures drastiques ont été prises par les autorités locales.
Le wali de Souk-Ahras, Lounès Bouzegza, a ainsi décidé de fermer tous les espaces publics de loisirs et les salles de sport, tout comme il a interdit tout rassemblement à l'occasion des événements familiaux ou dans les locaux commerciaux, cafés, restaurants, fast-foods et la limitation de moitié du nombre de passagers à bord des véhicules de transport, bus et taxis.
Cela en appelant les services de sécurité à veiller à l'application des mesures édictées et à sévir contre toute personne qui les enfreindrait.

A. ALLIA


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