Azaïl, une commune au bout du monde En arpentant les chemins sinueux menant vers la vallée des Amazighs, on a l’impression qu’on est à mille lieues du monde civilisé. Aux pieds des monts de Béni-Snous, les communes d’Azaïl, d’El- Khemis et de Béni- Bahdel vivent à une autre cadence, c’est notamment le cas de Azaïl qui abrite plus de 1000 âmes. Cette commune et ses douars, Zahra, Diar El-Arab, Aïn-Medra et Tleta vivent dans des conditions d’un sous-développement sur tous les plans. Sur le plan sanitaire, la seule salle de soins ne dispose d’aucun équipement médical et le seul médecin ne se présente qu’une seule fois par semaine, non pas pour des consultations, mais tout simplement pour quelques vaccins. La maternité souffre aussi de beaucoup d’insuffisances, notamment l’inexistence du personnel spécialisé pour un accouchement, il faut diriger les patientes à Tlemcen. Sur le plan éducatif, celle localité dispose de 3 écoles primaires, d’un CEM et d’un lycée, certes, mais le transport scolaire fait grandement défaut ainsi que les cantines. D’autre part, l’instabilité du personnel enseignant dans ces régions isolées n’est pas fait pour arranger les choses, notamment pour les élèves qui n’ont pas à se familiariser avec le personnel enseignant. D’autres préoccupations relevées chez les habitants de cette zone se résument au manque d’eau potable, au raccordement en gaz de ville, à l’état défectueux des routes, à l’éclairage public et à l’absence d’infrastructures sportives. Par ailleurs, ces gens-là se disent étonnés de la fermeture du bureau de la poste pendant les heures de travail. Les gens ayant fui pendant la période où régnait l’insécurité n’ont pas regagné leurs villages et pour cause, rien n’a été fait dans ce sens. Malgré ses potentialités agricoles, ce secteur est confronté à de multiples problèmes. Selon certains fellahs, l’aide de l’Etat n’a pas été équitable, d’autres dénoncent carrément le détournement de cette aide. Cependant, le problème majeur qui reste posé est celui du manque d’eau d’irrigation. 1 million d’oliviers sont menacés de disparition, faute d’irrigation. Les agriculteurs sollicitent l’intervention des services concernés pour l’entretien des deux rivières, Sed-Boutaoula et Sed-Kherat pour préserver leurs terres qui restent leur seul bien qui a fait vivre des générations, l’autre problème qui menace ces terres est le réseau des eaux usées qui se deverse dans leurs champs de culture. La commune de Azaïl connaît aussi le problème de gasoil, les fellahs ne sont pas approvisionnés au niveau de la seule station qui existe dans la daïra. Selon ces derniers, seuls les trabendistes profitent de cette situation, qui, malheureusement, se répercutera sur la campagne des moissons. En revenant d’Azaïl vers Tlemcen, nous avons l’impression d’avoir été au bout du monde. Il est temps que ces responsables abandonnent, ne serait-ce que pour un moment leurs luxueux offices pour faire un tour vers ces contrées, ils découvriront la véritable de l’Algérie profonde.
Posté Le : 11/03/2013
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Faïza B.
Source : Le Soir d'Algérie (Mardi 05 juin 2007)