Algérie

Dans la presse espagnole Haro sur la diplomatie de Zapatero



L?annulation du contrat de Gassi Touil provoque en Espagne des réactions acides. Sans surprise, l?Algérie est accusée de manquer de « fair-play », mais de très nombreux commentaires mettent en cause la politique extérieure de Zapatero. Et Nicolas Sarkozy en saboteur...La résiliation du contrat conclu entre Sonatrach et les entreprises espagnoles Repsol et Gas Natural est abondamment commentée dans la presse espagnole qui met en avant les aspects politiques. Alger est accusée de vouloir s?approprier un projet qu?elle avait conclu à un moment où ses ressources financières ne lui permettaient pas d?exploiter Gassi Touil en solitaire. A cette lecture, prévisible puisque Sonatrach n?a fourni ses explications qu?hier, s?ajoutent des mises en cause critiques de la diplomatie du gouvernement Zapatero qui aurait rompu « l?équilibre » de la diplomatie espagnole au Maghreb. Mais on découvre également, à la lecture des sites espagnols, des articles mettant en cause le président français Sarkozy qui aurait directement agi, lors de sa dernière visite à Alger, auprès de son homologue algérien pour faire révoquer l?accord liant Sonatrach à Repsol et Gas Natural.Sur Expansion.com, un article intitulé « chronique d?une trahison annoncée » estime que la rupture entre Sonatrach et Repsol met en lumière la faiblesse de la diplomatie du gouvernement surtout après le « positionnement » de Zapatero sur le conflit du Sahara Occidental. « L?erreur de Zapatero », selon une opinion publiée sur le site, est d?avoir rompu une politique conduite aussi bien par Felipe Gonzales qu?Aznar et qui consistait à entretenir de bonnes relations avec l?Algérie d?où provient 40% du gaz naturel consommé en Espagne. Des relations qui avaient pour « fondement une position neutre » sur le conflit du Sahara. C?est ce fondement que Zapatero a « démoli en soutenant la position du Maroc » et dont l?Espagne paierait aujourd?hui la « facture ». La révocation du contrat de Repsol n?a pas de solution évidente car, conclut le commentateur, « l?Algérie est irremplaçable pour l?Espagne, mais l?Algérie peut, toutefois, se passer de l?Espagne. L?erreur coûtera très cher ».El Pais estime que l?Algérie rompt le contrat parce que le contexte a changé. Il considère qu?il convient de « rappeler à la partie algérienne que lorsqu?on assume un compromis stratégique, celui-ci ne peut être lié à l?évolution des prix et des possibilités d?exploitation en solitaire qui ouvrent les recettes survenues ». El Pais estime cependant que le gouvernement espagnol n?a pas été « attentif à la complexité des équilibres au Maghreb ». Alger a donné suffisamment de « signes de méfiance » à l?égard des initiatives de la diplomatie espagnole et il fallait prévoir que les questions politiques et économiques soient « mélangées ». L?équilibre au Maghreb, estime le journal, a été rompu par le gouvernement d?Aznar dans sa confrontation avec le Maroc et aujourd?hui les socialises donnent « l?impression, peut-être involontaire, d?aller dans la direction opposée ».Le journal ABC tout en critiquant l?Algérie pour sa décision « injustifiée » estime, lui également, que les entreprises espagnoles sont victimes de «la politique extérieure» du gouvernement. Une politique qui «a été mal orientée dès le début» et qui «a affaibli énormément nos positions, sans aucune contrepartie».Le plus inattendu cependant est la mise en cause du président français Nicolas Sarkozy, présenté par le journal «Negocio» comme le «principal responsable de l?expulsion de Repsol et Gas Natural du projet gazier de Gassi Touil ». Cette accusation aurait été lancée par des «sources proches du gouvernement» qui affirment que le président français a «pressé» son homologue pour qu?il «annule la concession » aux entreprises espagnoles dans le projet de Gassi Touil.L?affirmation fait réagir le Parti populaire (opposition de droite). Un de ses responsables, Alvaro Nadal (sur le site de «Libertad Digital»), accuse le gouvernement espagnol d?être en «pleine fuite en avant». «Le gouvernement est plus irresponsable que ce que nous pensions» et il paraît décidé à faire dans la fuite en avant en accusant le président français « pour couvrir sa grave incompétence grave dans la défense des entreprises espagnoles à l?extérieur». Le Parti populaire estime que dans la remise en cause des intérêts espagnols à l?étranger, il n?y a qu?une «seule main noire, celle du gouvernement et de sa mauvaise politique extérieure». Notons que Repsol et Gas Natural n?avaient pas fait, hier soir, de commentaires sur le communiqué de Sonatrach.


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