Algérie

Dans la plus pure des traditions



Dans la plus pure des traditions
L'évènement a été fêté dans une ambiance des grands jours, en présence de plusieurs nostalgiquesde la belle époque.Il y a des lieux dans la vieille ville de Constantine qui n'ont guère perdu de leur charme. A la rue Mellah Slimane (ex-Perregaux), la maison dite Dar Bahri a toujours été un havre de convivialité. Après près de trois ans de fermeture, et des travaux qui ont duré deux ans, avec de multiples arrêts, la maison vient de reprendre ses droits, et retrouver ses locataires, mais aussi ces moments de rencontres entre amis et amoureux du chant Gnawa et de la musique Diwan. C'était jeudi dernier à l'occasion de la célébration de la journée nationale de l'artiste. Même le wali de Constantine, Hocine Ouadah, n'a pas voulu rater cet évènement.C'est aussi la première fois dans l'histoire de la vieille ville qu'un wali assiste à ce type de rencontres dans une maison à Souika. D'ailleurs, il ne le regrettera jamais. Au vu de l'ambiance familiale qui a rassemblé des générations d'adeptes de la musique Diwan, parmi les gens de Dar Bahri, Dar Bernou et Haoussa, mais aussi avec la présence des figures de la confrérie des Aissaoua et des artistes de la ville, mais aussi des citoyens mélomanes, curieux de découvrir ce pan du patrimoine de la ville. Tout le monde s'est levé en début de la cérémonie pour marquer une minute de silence à la mémoire de la défunte Nora. Une icône que le monde artistique en Algérie venait de perdre.L'occasion a été saisie également pour rendre hommage à l'un des pères spirituels de la confrérie des Aissaoua à Constantine, le cheikh Mohamed Bendjelloul (1900-1980). Un homme valeureux, dont tout ceux qui l'ont connu témoignent toujours de sa sagesse, sa bravoure, son extrême générosité et sa disponibilité à aider les pauvres. On citera également les honneurs rendus à l'artiste Abderrahmene Slimani, dit « Ammi Eddeha », le maître du djawak à Constantine et élève du grand maître de cet intrument Kara Baghli, dit Baba Abeid. Ammi Eddeha, qui a accompagné durant des décennies tous les chouyouk et maîtres du malouf à Constantine, a tenu à être présent, malgré sa maladie.La troisième vedette de la journée n'était autre que l'enfant de Dar Bahri, Ahmed-Lakhdar Hachani, plus connu à Constantine sous le prénom de Mohamed-El Hadi, chef de la troupe des Ouasfane Dar Bahri, qui s'est illustrée lors de la célébration des fêtes religieuses. Le groupe très connu pour avoir pris part dans diverses manifestations nationales et internationales, depuis le fameux festival panafricain de 1969, a décroché le premier prix du festival international du diwan de Bechar en 2011. La journée se terminera en apothéose, avec un spectacle des plus beaux, ayant rassemblé toutes les familles de Ouasfane de Constantine, dans une symbiose parfaite autour des airs du goumbri, des karkabous et tambours. Une gaâda mémorable qui a enchanté l'assistance.Une authenticité sauvegardéeD'une grande valeur patrimoniale, datant de plus de cinq siècles, la maison dite Dar Bahri, plus connue aussi par la zaouia de Dar Moussa, mais également par Dar Ma Djamila Tombouctou, (décédée en 2000 à l'age de 80 ans), demeure surtout parmi les lieux symboles de Souika.Elle a été choisie parmi les bâtisses à réhabiliter dans la partie de Bab El Djabia. Elle a toutes les caractéristiques d'une maison-type de Souika, avec le portail en bois, skifa, le patio (ouest eddar), les pièces tout autour, surmontés d'arcs. «La maison a subi surtout une surcharge au niveau de sa structure, avec une double toiture, des murs qui risquent de lâcher, des escaliers qui se sont dégradés, ce qui a nécessité une importante opération de confortement de la structure et de la reprise de plusieurs parties», nous confie Faima Boussouf, architecte spécialisée dans la restauration des monuments et sites historiques, qui a été chargée du suivi du projet.Cette dernière insiste surtout à dire que la réhabilitation a tenu à sauvegarder le cachet authentique de cette maison. «Nous avons utilisé les mêmes matériaux d'origine qui ont servi dans la construction de ce lieu, sans jamais recourir à l'usage du béton», poursuit-elle. Une opération qui a réussi, en attendant qu'elle soit généralisée à d'autres maisons de la vieille ville, pourvu que les propriétaires s'y impliquent pleinement.




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