Algérie

Dans la lucarne : Le football n'est fort que par la rigueur de ses institutions



Aujourd’hui on ne cesse de ressasser que le football national est malade sans pour autant pouvoir cerner ce mal qui le ronge. Un football qui subitement retrouve des infirmiers car des médecins il y en a guère pour le traiter et lui donner une meilleure santé en décelant ce mal. Or, le plus profane des amateurs de ce football vous dira que le football est malade de ses hommes qui le dirigent. Des hommes qui ne cherchent qu’à se remplir les poches avec l’argent du contribuable sans y mettre le moindre sou. Ou, lorsqu’ils en mettent, ils le récupèrent avec des dividendes. En fait, le problème ne se trouve pas dans le fait que l’entraîneur national soit étranger ou local car cette question a été aussi réglée par les grandes nations du football comme l’Angleterre,  l’Irlande du Nord et la Russie dont les équipes nationales sont dirigées par des Italiens (Cappelo et Trapattoni) pour les deux premières et Hollandais (Advocaat) pour les troisième sans que les médias ou les coachs locaux n’aient trouvé à redire. Mais ces nations disposent de dirigeants de club, de fédérations et autres institutions très forts. Des dirigeants qui font de la rigueur leur mode de gestion. Chez eux, point d’immixtion de la part des présidents de club dans la gestion des affaires d’une fédération ou d’une ligue comme c’est souvent le cas chez nous où ils s’érigent  même en rédacteurs en chef de journaux en contestant un écrit qui ne va pas dans le sens du poil. Et les exemples sont légion. Ils imposent leur diktat sur tout. Avant de se mettre à pleurnicher dès lors qu’il faille mener une compétition à son terme. Si aujourd’hui la compétition ira jusqu’à la première décade du mois de juillet, c’est en partie leur faute et surtout à cause de la faiblesse de la ligue nationale. Il est vrai que notre pays avait connu quelques troubles au début de l’année poussant les responsables du football à reporter deux à trois journées mais qui étaient facilement rattrapables, n’étaient ces reports pour cause d’équipe nationale olympique ou compétition continentale. Des reports qui n’ont aucune justification tant les équipes avaient la possibilité de puiser dans leur effectif assez facilement. Comme ce fut le cas chez nos voisins Marocains qui ont achevé leur championnat depuis un moment déjà. Et dire que la FRMF et la ligue Elbotal ont eu elles aussi à gérer la même situation que nos institutions avec au final trois équipes qualifiées pour la phase de poules (Raja, WAC en ligue des champions, le MAS de Fès pour la coupe de la CAF) contre une seule (JSK) pour l’Algérie et une équipe olympique qui pourrait retrouver la nôtre dans la phase finale qualificative aux JO de Londres. Idem pour les Tunisiens qui, n’était la révolution du jasmin, leur championnat serait déjà achevé avec deux équipes (EST et CA) en compétition continentale et un titre de champion des nations des locaux (Chan) au Soudan. Sans oublier bien évidemment les Egyptiens qui ont eu eux aussi leur révolution et qui sont tout aussi présents au niveau international. Tout simplement dans ces pays, les clubs et leurs présidents ont un sens de la responsabilité nationale sans pour autant qu’ils dédaignent leurs intérêts matériels qu’ils ont injectés dans leurs clubs. Pour la petite anecdote, en Tunisie, le comité de gestion de la FTF, au début de ce mois de juin, avait refusé de reporter le match de quart de finale de la coupe nationale US Monastir-ES Tunis à la demande du club de la capitale qui avait plusieurs de ses joueurs cadres (6 internationaux seniors et 4 internationaux olympiques) soit une équipe entière. Comme il avait refusé de libérer au mois de mars dernier trois joueurs (Souissi, Yahia, Dhaouadi) du Club Africain retenus en sélection nationale. Et ce en priviligéant les intérêts des sélections nationales à ceux des clubs. Ce qui ne s’est pas fait chez nous où certains responsables ont eu des mots aigres-doux à l’endroit du sélectionneur national des olympiques Aït-Djoudi. D’ailleurs, dans les pays que nous venons de citer, s’engager dans une compétition continentale ou régionale est avant tout un choix délibéré et non imposé pour les clubs. D’ailleurs, la CAF engage les clubs proposés par leurs fédérations respectives. Ainsi, seule la rigueur dans la gestion fera sortir notre football du marasme dans lequel il se trouve. Une rigueur de gestion à tous les niveaux. Car on ne peut pas continuer dans le bricolage comme cela se fait dans certains clubs où le président continue à agir en cavalier seul sans consulter son conseil d’administration du moins la parodie de conseil d’administration. Pour ce faire, le MJS se doit aussi d’intervenir avec fermeté. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs et des œufs il faudrait en casser pour que le professionnalisme réussisse vraiment.


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