Algérie

Dans la ferveur et la confraternité



Dans la ferveur et la confraternité
Les avocats, ultimes remparts contre les dépassementsA l'instar de leurs confrères et consoeurs du reste du pays, les avocats de l'ex-Rocher noir s'en sont donné à coeur joie...Les dix-sept membres du Conseil de l'Ordre de Boumerdès fraîchement élus avec, à leur tête, Maître Ahmed Benantar comme bâtonnier succédant à son confrère, ami et frère Ahmed Adjel, se sont installés dans des histoires dignes de «movies yankees» pour ce qui est de l'organisation et de la sécurité de la cérémonie. Une cérémonie modeste certes, mais grandiose par la composante des invités: des autorités civiles (président de l'APC, président de l'APW, le wali, président de cour et le procureur général) et militaires tous corps confondus ainsi que les magistrats de Boudouaou, Bordj Menaïel, Rouiba et Boumerdès venus par sensibilité de la robe noire.A l'instar des bâtonnats régionaux de Tlemcen à Annaba, en passant par Sétif, Bouira et Blida, celui de Boumerdès a fait les choses en grand avec les moyens du bord.Et les moyens du bord sont d'abord et avant tout le wali et le procureur général (qui a été un élu du peuple et donc connaît la valeur de la tenue d'un événement de la société civile). Plus tard, les orateurs, notamment le bâtonnier Ahmed Benantar qui ne manquera pas de saluer l'aide parvenue dans les temps pour faire de la commémoration de l'assassinat le 23 mars 1957 de l'avocat martyr, Ali Boumendjel, par les parachutistes de Massu et Bigeard, une véritable fête où les intervenants, une demi-douzaine, feront de l'Histoire avec un grand H pour que nul n'oublie Ali Boumendjel, Amar Bentoumi, Jacques Vergès, Gisèle Halimi (toujours en vie) etc...La salle de conférences de la cour de Boumerdès a été le théâtre de cette exceptionnelle journée à marquer d'une pierre blanche flanquée sur une robe noire! Follow-me!KassamanAu jour de la célébration de la Journée de l'avocat à Boumerdès par le bâtonnier fraîchement élu, Maître Mohammed Kadri, à la vue des photos d'avocats disparus (15), s'est effondré car il s'est subitement rappelé de son père qui n'était pas dans la salle pour voir son fils bien-aimé, membre du Conseil de l'Ordre. Il était 14 heures et les avocats affluent au siège de la cour de Boumerdès couvrant les festivités de cette mémorable journée commémorant à la fois le martyr Ali Boumendjel défénestré par les Bérets rouges du REP. de Bigeard.Maître Mustapha Oukebdane de Blida et Maître Ahmed Fadel du Conseil de l'ordre de la capitale devançaient les officiels, dont les deux chefs de la cour de Boumerdès, le wali de Boumerdès et les autorités militaires.Après le retentissement de Kassaman et la lecture d'un verset du Coran, encadré des bâtonniers de Tizi Ouzou Sétif, du bâtonnier sortant Adjel, Maître Ahmed Benantar, le nouveau bâtonnier, visiblement ravi de cet heureux événement, a tenu d'emblée à saluer l'assistance où avaient pris place le bâtonnier Mohand Arezki membre du Conseil de l'Ordre d'Alger et quelques magistrats de la cour, invités à cette occasion.L'orateur passera quatre minutes à rappeler l'objet de ce regroupement du 23 mars 2014, cette date chère aux avocats d'abord et à tous les Algériens sans exception pour le sacrifice de ce grand homme, Maître Ali Boumendjel: «Oui, nous commémorons cet avocat, compagnon du collectif des avocats du FLN (un bébé se met à chialer, sa maman le serre contre elle et il ne se taira qu'à la fin de la cérémonie).L'historique du 23 mars 1957 ayant pris fin, le bâtonnier passera aux diverses missions des bâtonnats régionaux et du bâtonnat national. Rendant hommage aux organisations internationales, Benantar s'est dit heureux que la coopération avec les confrères étrangers vise essentiellement la formation de l'avocat. Le bâtonnier de Sétif, Ahmed Saï, a, au nom du bâtonnier national, pris la parole pour dire son bonheur d'être à Boumerdès commémorant ce 23 mars - Journée de l'avocat - et les avocats ayant défendu ardemment la cause nationale, sans jamais oublier les avocats français qui ont pris la courageuse décision de la pratique de la «défense de rupture» plus de 200 avocats dont beaucoup sont tombés sous les coups assassins des autorités coloniales.»Beaucoup d'avocats sur les 1196 inscrits qui ont assisté à cette cérémonie, ont suivi avec intérêt l'intervention du président près la cour de Boumerdès qui a, sous l'émotion, pris la décision de prononcer un bref rappel du sacrifice des avocats algériens face à l'occupation et pour la résistance. Il a cependant tenu à effectuer une mise au point pour l'Histoire: «Le martyr Ali Boumendjel ne s'est pas suicidé. Il a été assassiné!». Puis ce fut au tour du procureur général de faire étalage de ses talents d'orateur puisqu'il est passé par l'APN. Il a félicité le nouveau bâtonnier Ahmed Benantar. Il s'est dit disposé à coopérer avec la défense, un langage nouveau qui n'existait pas du temps de Tayeb, pas Louh, mais l'autre Belaïz.L'historique du 23 mars 1957Il a remercié et salué le bâtonnier sortant, Adjel, pour l'exemplaire mandat effectué dans les conditions les meilleures, dans la transparence. «Il faut préserver de telles initiatives pour perpétuer l'amour de la défense, une défense forte, indépendante grâce à ses femmes, ses hommes et sa modernisation. La défense est un message, pas une affaire!», s'est écrié le procureur général qui reprendra son ministre: «Il n'y a pas de justice forte sans défense forte. C'est primordial comme maxime!» Après lui, le Dr Tedjar a de suite félicité Benantar et tous les nouveaux membres du Conseil de l'Ordre dont le bâtonnier sortant, Adjel. Puis, il est passé aux hommages en direction des défenseurs en robes noires, heureux de participer à l'édification de l'Etat de droit.Soucieux d'expliquer aux jeunes avocats très nombreux et fixant par moment Ouahiba Morsli, la présidente du tribunal administratif qui est venue, répondant avec un réel plaisir à l'invitation, ce qu'est un avocat, le Dr Tedjar a rappelé avec une pointe d'amertume, les avocats qui ont gouverné ou gouvernent de grands pays. Il cite pêle-mêle Nelson Mandela, Fidel Castro, Barack Obama, François Mitterand, Habib Bourguiba, Bej Caïd Essebsi, les Clinton et autres Sarkozy...L'orateur qui s'est exprimé dans une ambiance excellemment teintée d'une organisation parfaite avec les Houcine Siad, Boualem Mahfoudi, Mohamed Kadri et autres Hayet Bendahmane, l'unique avocate du Conseil de l'Ordre de Boumerdès, jurant au plus profond de ses tripes, d'être la deuxième bâtonnière du pays, après celle de Bouira, Maître Ouafia Sidhoum...malheureusement absente ce dimanche, retenue par la Journée de l'avocat en son fief...Bouira, la voisine et néanmoins relativement éloignée du Rocher noir. Les magistrats invités tels Kouadri Abdesslam, Hadjadj Faïza et autres Nasser, Saâd Ouaddah, Ahmed Mihoubi et le blond Djamel Lidjaoui promu procureur général adjoint et occupant durant un bon bout de temps le précieux poste de procureur de la République du tribunal de Tipasa, cette agréable cour qui vient d'être mise en service par Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux dans les conditions les meilleures...La fête se fera encore plus vivifiante avec l'émouvante cérémonie où beaucoup d'avocats en vie ou décédés ont été honorés par les bâtonniers Chellat de Tizi Ouzou, Ahmed Saï de Sétif, Ahmed Fadel l'ancien prof de fac de l'actuel bâtonnier Ahmed Benantar qui a lui-même honoré, Ahmed Adjel lequel a honoré Mahmoud Benchabi l'avocat moudjahid d'El Bahi, Ifri Boualem, Mokrane Abid, Ramdane Goucem et ses 40 ans de barreau, Okacha Tahri, Rachid Hamoudi, Tayeb Benrahmoun et Mohamed Idir Driad ainsi que la très jeune avocate née un...23 mars et donc passant ce dimanche une double fête...Les familles des 15 avocats disparus aussi ont eu droit à de l'émotion alors que Hayet Benantar qui a remis son départ aux States au lendemain, jubilait devant tout ce bonheur. Une très bonne journée que seul Tayeb Louh, le ministre, a raté à cause du début de la campagne du scrutin du 17 avril 2014. A une autre occasion!




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)