Quelles conséquences pourraient découler de la conclusion par les 27 pays de l'Union européenne, vendredi dernier, de l'accord du plafonnement à 60 dollars par baril du prix du pétrole russe ' Personne n'ose dire quoi que ce soit à la suite de ce plafonnement du prix du baril de pétrole russe, ni sur la réussite ou l'échec des visées de cet accord sur l'économie russe ni sur l'évolution du marché pétrolier. L'expert en politique énergétique, Phuc-Vinh Nguyen, a résumé sa réponse à la question en soulignant que le monde n'a jamais vu un plafonnement du prix du pétrole, et que de ce fait «on est dans l'inconnu». Tout en précisant que la réaction des pays producteurs de l'Opep ou des gros acheteurs comme l'Inde et la Chine sera cruciale.Bien sûr, Européens, Américains, Australiens et Britanniques sont convaincus quant à l'efficacité de cet accord de plafonnement à 60 dollars du prix du baril de pétrole russe, qui vient en complément de l'embargo sur le pétrole russe, décidé en mai dernier, et qui prévoit de supprimer plus de 90% des importations de pétrole par l'UE en provenance de la Russie. Mais, cela ne semble pas inquiéter outre mesure Moscou, qui avait déjà prévenu que la Russie ne livrerait plus de pétrole aux pays qui accepteraient ce plafonnement. Qualifiant cet accord de «dangereux», en cela qu'il «remodèle» les principes du marché libre, la Russie a exprimé sa détermination à trouver des acheteurs pour son pétrole. Et si, en vérité, Européens et Américains ne cherchaient à travers ce plafonnement du prix de pétrole russe que le plafonnement généralisé du prix du baril sur le marché mondial de pétrole '
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a clairement évalué la situation en jugeant que cet accord sur le plafonnement va réduire les recettes de la Russie et «va aider à la stabilisation» des prix énergétiques mondiaux. En pensant, peut-être, que cela mettrait l'Opep+, dont fait partie la Russie, dans une situation inédite avec un marché mondial de pétrole obéissant à deux tendances en matière de prix et où l'organisation perdrait tout contrôle sur la fixation du prix du baril. Cela reste théorique tant qu'on n'a pas vu les effets de cet accord fraîchement conclu. Dans le vif du sujet, les prix du pétrole ont conclu en léger recul vendredi et samedi, enregistrant une perte de 1,68% (85,42 dollars le baril), et ce avant une réunion de l'Opep+ ce dimanche 4 décembre.
Le panel va-t-il reconduire la décision de réduction de ses quotas de 2 millions de barils par jour ' Les observateurs attendent également la réaction du groupe face à ce plafonnement du prix de pétrole russe, lequel plafonnement n'a jamais été admis par l'Opep+. A quoi s'attendre de la part de l'Organisation sur ce registre ' Tant de questions qui renforcent l'opacité qui plane sur le marché mondial du pétrole.
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Posté Le : 04/12/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com