Algérie

Dans l'attente de mesures concrètes


Le collectif obtient après insistance une audience avec la ministre de la Culture et des Arts à laquelle il présente sa plateforme de revendications. Mais confronté à la bureaucratie, le CTCA se retrouve encore une fois à mener bataille pour exister et se regrouper sous la bannière associative.Le Collectif des techniciens du cinéma en Algérie (CTCA) attend encore des mesures concrètes de la part de la tutelle, quelques jours seulement après une réunion entre ses représentants et la ministre de la Culture et des Arts et les cadres du ministère. Voilà près de deux ans que ces travailleurs de l'industrie cinématographique sont pris entre le marteau et l'enclume ; le Hirak et la Covid-19 sont passés par-là, anéantissant le peu d'opportunités professionnelles qui leur étaient encore accessibles jusqu'alors.
Certains d'entre eux survivent avec le peu d'économies qui leur restaient, d'autres ont dû se recycler en plombier, maçon, électricien pour survivre. Tenir alors qu'aucune couverture sociale, aucun plan de secours ni aide financière en temps de pandémie ne leur a été octroyé, il va sans dire que, sans solution, l'impasse que connaissent ces métiers risque de se répercuter sur tout le secteur cinématographique. Le collectif monte au créneau, après plusieurs allers-retours, lettres et demandes ; il obtient après insistance une audience avec la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, à laquelle il présentent sa plateforme de revendications.
Après l'entrevue, les représentants du collectif restent partagés entre espoir et dépit. Un grand pas a été franchi, certainement, entre 2016, année de création du collectif, qui avait frappé à toutes les portes afin de s'entretenir avec les différents ministres qui se sont succédé à la tête de la tutelle, et la première réunion officielle avec un responsable, organisée dernièrement. Kenza Mehadji, représentante du collectif, explique que "pendant des années on a déposé des demandes d'audience mais sans aucun retour. Il y avait comme une crainte de la part des responsables quant aux interlocuteurs qu'ils allaient avoir en face. Ils pensaient que nous n'étions que de la ?main-d'?uvre'".
Quelques jours après la réunion, c'est le retour à l'incompréhension quand les représentants du collectif se présentent à la wilaya pour le dépôt du dossier de création de leur association. Ils ont été confrontés au refus catégorique de l'administration, nous apprend encore Mehadji. Ballotté encore une fois entre la tutelle et la wilaya, le collectif, pour sa toute première démarche qui lui permettrait d'engager des procédures à même de rompre l'isolement de la profession, attend que "le ministère de la Culture et des Arts contacte le ministère de l'Intérieur pour qu'il donne l'ordre à la wilaya d'accepter notre requête", fulmine notre interlocutrice. Point de découragements cependant, quoi qu'il advienne les représentants comptent bien aller jusqu'au bout de leur action.
Par ailleurs, un projet de loi proposé par Bendouda et qui "engloberait le statut d'artiste et de technicien sera promulgué avant la fin de l'année". Mais là encore, les principaux intéressés ne savent pas s'ils seront affiliés au Conseil national des arts et des lettres (Cnal) ou d'un autre organisme. À noter qu'une assemblée générale se tiendra, si les entraves bureaucratiques sont levées et qu'une dérogation du ministère leur est octroyée d'ici à là, le 21 décembre, à la Cinémathèque algérienne.

Yasmine Azzouz
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