Algérie

Dans l'attente de l'UGTA'



Tout porte à croire que le dénouement de la
nouvelle crise que vit depuis des semaines
le complexe sidérurgique ArcelorMittal
El Hadjar n’est pas pour demain, compte tenu de
la tournure prise par le nouveau conflit opposant
le secrétaire général du syndicat et les membres
du comité de participation (CP) de l’entreprise.
Avant-hier, devant les bureaux du syndicat, on
avait toujours recours à la violence pour empêcher
tout accès à l’intérieur. Les lieux se sont
transformés en une véritable arène, où les deux
belligérants sont une trentaine parmi les
membres du conseil syndical et une dizaine parmi
leurs pairs du comité de participation (CP).
Fort d’une pétition signée par 71 syndicalistes
sur un total de 141 délégués représentant les 32
sections syndicales, le CP demande à la centrale
de Sidi Saïd ainsi qu’à toutes les instances syndicales
de déclarer officiellement vacant le poste
de secrétaire général du syndicat El Hadjar vu
que Smaïn Kouadria vient de faire l’objet du retrait
de confiance de plus de 50% de ceux qui
l’ont élu. Ils lui reprochent surtout leur marginalisation
et ses prises de décisions unilatérales,
notamment dans les négociations salariales en
cours avec l’employeur, vu l’enjeu qu’elles
constituent pour l’avenir de l’entreprise et des
milliers de travailleurs. Pour le CP, Smaïn Kouadria,
représentant plus de 7000 travailleurs de
l’usine d’El Hadjar, est accusé d’être à l’origine
de la retenue sur salaire de trois jours effectuée
par l’employeur en réaction à la grève ayant paralysé
trois jours durant toutes les installations
de l’usine, s’étant traduite par une perte sèche de
plus de 1,5 million de dollars. Pour les membres
du CP, un organe interne de l’entreprise dont le
rôle est de donner un avis consultatif et facultatif
sur certains dossiers inhérents à la gestion du
complexe, tous ces griefs ont été approuvés par
plus de la moitié des représentants des travailleurs,
favorables au départ de Smaïn Kouadria.
Contacté, ce dernier a rejeté en bloc toutes
ces accusations. Il a même affirmé que la pétition
dont il est question est truquée, car comportant
de fausses signatures. Il affirme disposer
d’une autre pétition de soutien émargée par plus
d’une centaine de délégués syndicaux. «Cette
pétition de 71 signatures exigeant mon départ et
faisant état du retrait de confiance à ma personne
n’a aucune base de quelque nature que ce
soit. La plupart des signatures ont été truquées,
imitées. Je dispose de témoignages écrits où
sont apposées des empreintes digitales attestant
de ce que j’affirme.» Dans ces témoignages,
précise-t-il, certains ont reconnu avoir signé
sous la menace. D’autres ont carrément nié
avoir signé la pétition de retrait de confiance,
c'est-à-dire qu’on a signé en leur nom. Cette situation,
peu reluisante pour la pratique syndicale
nationale et à l’égard de laquelle l’on reste étrangement
placide, a suscité de vives réactions auprès
du partenaire étranger. Celui-ci multiplie
les démarches pour recouvrer la stabilité et ne
cesse de frapper à toutes les portes pour que son
usine puisse enfin retrouver la paix. En effet, dimanche
passé et au terme d’une longue entrevue,
Vincent Le Gouic a appelé Smaïn Kouadria
à jouer la carte de l’apaisement, tout en l’exhortant
à maintenir les travailleurs en retrait par rapport
à ce conflit. Le lendemain, soit lundi, le représentant
de Mittal Lakshmi en Algérie s’est
adressé au wali de Annaba, de par sa qualité de
première autorité, sollicitant la réquisition de la
gendarmerie pour le maintien de l’ordre à l’usine
El Hadjar.


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