Le marché de l'automobile en Algérie continue de vivre une situation de suspense total. Les prévisions de son évolution demeurent tributaires des décisions, tant attendues, que prendront les autorités nationales au cours des semaines à venir. Les dernières déclarations du président de la République au journal français Le Figaro ont le mérite d'être on ne peut plus claires quant à l'avenir de cette pseudo-industrie automobile.Il a, en effet, signifié la fin de cette activité en décidant «d'arrêter l'importation des kits automobiles». Ce qui peut s'apparenter à une confirmation des affirmations du ministre de l'Industrie lors du forum d'El Moudjahid en précisant que ces unités d'assemblage peuvent poursuivre leur activité, sans, toutefois, le bénéfice des avantages accordés précédemment par l'Etat.
Plus tranchant, le président Tebboune confirme ainsi une constante dans sa démarche dont les premiers signaux ont été révélés déjà au cours de l'inauguration de la Foire de la production nationale avec une sentence lourde de signification sur ce montage automobile qui «n'est autre que de l'importation déguisée».
Il est désormais de plus en plus établi que l'on s'achemine vers une refondation de ce secteur avec un retour attendu aux importations directes par les concessionnaires. Et en réponse aux sollicitations de certains opérateurs, le ministère de l'Industrie a, dans un communiqué rendu public dernièrement, affirmé que le gouvernement n'intervient pas dans la relation entre les constructeurs et leurs représentants en Algérie. Ce qui met fin aux injonctions venues d'en haut et semble annoncer un retour à une normalité dans le fonctionnent de cette activité. Ultime faveur accordée à cette pseudo-industrie automobile, qui a coûté excessivement cher au Trésor public, la libération des kits déjà importés et bloqués au niveau des ports depuis le mois d'avril 2019. Une décision qui permettra sans doute à beaucoup de clients qui ont passé commande avec versement de partie ou de la totalité du prix de leur véhicule de prendre enfin possession de leur bien. Cela étant, le marché automobile en Algérie ne pourra pas retrouver une stabilité avant plusieurs mois. Les délais de commande et d'acheminement des véhicules depuis leurs usines de production seront très importants.
Une disponibilité de véhicules dans les showrooms ne pourrait être envisagée avant le second semestre de l'année en cours. Car, en plus de la promulgation des décisions du gouvernement, il faudra tenir compte de la restructuration de ce secteur et la mise en place de nouveaux (anciens) opérateurs, la réservation d'une enveloppe financière consacrée à ce secteur, le début des opérations de commande auprès des constructeurs et enfin leur arrivée dans les ports algériens.
Et même la décision imminente de reprise des importations des véhicules de moins de 3 ans par les particuliers ne saura contribuer à atténuer la pression sur le marché local. Le prix de revient de ce type de voitures est loin de répondre aux attentes des citoyens. Le ministre de l'Industrie avait, avec force arguments, souligné le caractère peu bénéfique de cette opération, dès lors que le véhicule coûterait, au final, plus cher que le neuf. Pour l'heure, opérateurs, observateurs et citoyens restent dans l'attente de l'annonce de ces changements en cours de préparation.
B. B.
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Posté Le : 26/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Belkacem Bellil
Source : www.lesoirdalgerie.com