Dans ce milieu, tout le monde «gobe»

-Le dopage est-il la norme dans le milieu des courses ' Il y a dopage et dopage. Administrer un anti-inflammatoire pour contraindre un cheval à  courir, alors qu'il est blessé, peut àªtre considéré comme du dopage alors qu'en réalité, il ne l'est pas. Mais en règle générale, je dirai que tout le monde «gobe» (se dope, ndlr) dans ce milieu.    -De quels moyens disposez-vous pour repérer un cheval dopé ' Je peux avoir des doutes quand je vois un cheval qui transpire beaucoup ou avec les yeux très dilatés. Ces signes indiquent que la monture a été dopée à  un excitant. Mais en l'absence de laboratoire pour confirmer les doutes, je ne peux qu'émettre des réserves qui resteront sans suite.   -Les propriétaires sont-ils tous obnubilés par l'appât du gain ' Non. De très anciens propriétaires perpétuent une tradition de père en fils et aiment vraiment le cheval. Il y en a d'autres pour qui le cheval n'est qu'un moyen de gagner de l'argent. Ceux-là sont malheureusement de plus en plus nombreux.  

-A quel moment un propriétaire fait-il appel à  vous ' ça dépend de la gravité de la blessure du cheval. En réalité, la plus grande majorité des propriétaires préfèrent s'en remettre à  des charlatans lorsqu'ils sont à  l'intérieur du pays, qui vont leur prescrire une médication, généralement inappropriée. Ensuite, quand le cas présentera des complications, le propriétaire fera appel à  un vétérinaire. Je regrette le désintérêt des vétérinaires pour le cheval. Ils préfèrent se spécialiser dans la volaille, parce que ça rapporte beaucoup plus. -Avez-vous déjà subi des pressions ou des menaces ' Ça m'est arrivé avec certains propriétaires. Ils m'insultent et me menacent quand j'émets des réserves sur la santé du cheval. Le milieu des courses est un milieu d'hommes et d'argent.