« Une expérience supplémentaire » En quoi se résume votre présence à ce colloque ? Je suis là à la fois en qualité de « technicien », de politique, d?organisateur de cette grande consultation en France pour apporter une image, une expérience étrangère. L?Algérie essaye aussi, de son côté, de se rapprocher des institutions européennes dans la pratique de la gestion de l?eau. Ma présence ici est pour apporter une expérience supplémentaire telle que nous la pratiquons sachant que chaque pays doit créer sa propre expérience. Mais sur une gestion un peu nouvelle, y compris pour nous pays européens. Il s?agira d?interroger les citoyens sur le choix politique qui les concerne. Ma communication dans ce colloque sera sur un problème majeur qui est la directive européenne, en particulier la façon dont nous consultons la totalité du public, les citoyens, les élus en France pour l?application des décisions de la politique de l?eau. Dans la préparation des programmes, nous sommes tenus maintenant d?interroger les publics et de faire participer les citoyens à l?élaboration de la politique. Que suggérez-vous, en tant que Conseil mondial scientifique, à l?Algérie pour une meilleure gestion de l?eau ? Pour une meilleure gestion de l?eau, on parle souvent d?une gestion intégrée de la ressource si possible, dans la mesure du plus possible la gestion décentralisée de la ressource avec une véritable prévision qu?on appelle le développement durable. On ne peut pas faire d?investissement de grandes orientations politiques sans se poser les questions de demain. Et après qu?est-ce qu?on fait ? On peut toucher aux zones fossiles, aux zones de nappes souterraines non renouvelables dans le Sahara. On peut dessaler de l?eau de mer à condition de se demander ce qu?on fera lorsqu?on rejette des eaux saumâtres dans les milieux naturels. Est-ce qu?on ne déséquilibre pas le littoral ? On peut faire beaucoup de choses à condition de savoir si ce qu?on fait aujourd?hui ne risque pas d?avoir des conséquences demain. Je crois que principalement c?est dans cette direction que les choses doivent se poser : comment doit-on gérer la ressource, avec l?idée que cette ressource n?est pas pour une génération, mais pour mille générations ? Il faut penser comment faire pour économiser les fuites dans les réseaux urbains, recycler l?eau une fois utilisée et traiter les stations d?assainissement et d?épuration. C?est tout cela qui doit faire l?objet d?une réflexion ici en Algérie parce que le problème se pose ainsi : comment toute cette eau de pluie, qui est perdue - plus de 80% peut-être , pourrait être réutilisée ? Je crois qu?il faut d?abord regarder ce que la nature nous donne, comment on utilise l?eau que la nature nous offre, la pluie, les nappes et les nappes renouvelables si possible et comment on économise l?eau que la nature nous a donnée. Les fuites dans les réseaux, deuxièmement ; cette eau une fois consommée, récupérons-la et rendons-la apte à d?autres usages comme l?agriculture.
Posté Le : 08/12/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Beldjenna
Source : www.elwatan.com