Daniel Day-Lewis, entré dans la légende des Oscars dimanche en décrochant une troisième statuette de meilleur acteur, est un comédien aussi rare qu'exigeant, limitant ses apparitions à l'écran pour mieux s'immerger dans ses personnages. A 55 ans, l'acteur irlando-britannique a été récompensé pour son incarnation du 16e président des Etats-Unis dans "Lincoln", de Steven Spielberg un rôle qu'il aurait refusé par trois fois avant de se laisser finalement convaincre par Leonardo DiCaprio de lire le scénario.
Une victoire qui fait de cet acteur austère et rigoureux, né à Londres en avril 1957, le premier comédien à remporter trois Oscars de meilleur acteur dans un rôle principal, à une statuette du record absolu de Katharine Hepburn, oscarisée à quatre reprises.
Comme pour tous ses rôles, Daniel Day-Lewis s'est imprégné du personnage de Lincoln, a changé le ton sa voix, adopté une posture spécifique et s'est entraîné à prononcer des discours entiers de l'ancien président, auquel il a fini par ressembler comme deux gouttes d'eau.
Sans oublier de demander à l'équipe du film de l'appeler "Monsieur le président" en toutes circonstances, sur le plateau et entre les prises. "Je sais que je ne suis pas Abraham Lincoln. J'en suis conscient", déclarait-il récemment au New York Times. "Mais tout le jeu est de créer une illusion, et pour quelque raison que ce soit, aussi fou que cela puisse paraître, une partie de moi s'autorise à le croire pendant un certain moment".
Une telle immersion dans un rôle demande un temps de préparation considérable et s'avère émotionnellement très lourd. L'acteur confesse d'ailleurs ressentir "une tristesse terrible" à la fin d'un tournage. "Le dernier jour de tournage est surréaliste. Votre âme, votre corps, votre esprit ne sont pas du tout prêts à voir cette expérience s'arrêter. Dans les mois qui suivent, on ressent un profond sentiment de vide", dit-il.
Fils du célèbre poète britannique Cecil Day-Lewis
C'est sans doute pourquoi l'acteur, unanimement considéré comme le meilleur de sa génération, se fait relativement rare à l'écran à peine une dizaine de films sur les vingt dernières années.
Fils du célèbre poète britannique Cecil Day-Lewis, l'acteur a commencé sur les planches dans les années 1970, avant de se tourner vers le cinéma au début de la décennie suivante. En 1985, il s'impose successivement dans "My beautiful launderette" et "Chambre avec vue", dans des seconds rôles.
Après "L'insoutenable légèreté de l'être" en 1987, il sidère les cinéphiles avec son rôle de paraplégique dans "My left foot", qui lui vaut son premier Oscar. Suivent "Le dernier des Mohicans" (1992), "Le temps de l'innocence" (1993) et "Au nom du père" (1993), où il interprète un Irlandais accusé à tort d'un attentat de l'IRA.
Après "Le boxeur" en 1997, il tourne le dos au cinéma et devient apprenti cordonnier en Italie, renouant avec son amour de jeunesse pour l'artisanat, comme il l'a raconté au magazine Time.
"A la fin de mon adolescence, je m'imaginais une vie d'ébéniste. Pendant un an, je ne savais pas quoi faire, j'ai travaillé dans les ports et sur des chantiers. Quand j'ai décidé d'être acteur, je pense que ma mère a été soulagée que je me concentre finalement sur quelque chose", dit-il.
Leonardo DiCaprio encore lui réussira cependant à ramener Daniel Day-Lewis devant la caméra pour "Gangs of New York" de Martin Scorsese (2002), où il incarne le terrifiant "Bill le Boucher".
Mais c'est son rôle de prospecteur de pétrole sans scrupules dans le violent "There will be blood" de Paul Thomas Anderson (2007) qui lui vaudra son deuxième Oscar, avant un détour diversement apprécié dans la comédie musicale avec "Nine" (2009). Marié à l'actrice et réalisatrice Rebecca Miller, fille du dramaturge Arthur Miller, Daniel Day-Lewis est père de trois enfants, dont un fils avec l'actrice française Isabelle Adjani.
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Posté Le : 25/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com