Daniel-Alain Nsegbe, écrivain camerounais

Avis n Daniel-Alain Nsegbe estime que pour que l'Africain s'affranchisse de son histoire, «il est nécessaire de faire un travail anthropologique afin de rétablir la vérité historique».Daniel-Alain Nsegbe est un écrivain camerounais. Il se dit proche ? et plus près ? de la réalité lorsqu'il écrit, même si l'histoire qu'il raconte est imaginée. «Dans l'écriture, il y a une part du récit historique et une autre qui est romancée», dit-il, et de renchérir?: «Notre histoire (celle d'Afrique) est à réécrire».Celui qui se définit comme «le fils du terroir» explique?: «J'écris?; et la part de l'histoire dans mes écrits est très importante.»Il explique, en outre, que «notre histoire (africaine) nous a été léguée par ceux qui nous ont colonisés. Elle a été romancée.»C'est alors qu'il appelle à la nécessité de «se réapproprier notre histoire», qui est l'illustration de notre mémoire, l'expression de notre identité.Pour illustrer son propos, Daniel-Alain Nsegbe dira?: «A Hollywood, l'histoire américaine a été réécrite à travers les westerns», mais en faveur des blancs. Les Indiens, les autochtones, les véritables habitants de ce pays, ont été montrés autrement, c'est-à-dire stéréotypés.Par ailleurs, Daniel-Alain Nsegbe, lorsqu'il évoque ses écrits, tient à préciser?: «Mes écrits sont un divertissement, ils sont ludiques?: le lecteur y passe de bons moments face à ses ancêtres. Car mon personnage va à la rencontre de ses ancêtres. Et la littérature nous permet cette fantasmagorie.»Daniel-Alain Nsegbe s'interroge?: «Lorsque mon personnage qui vit dans un monde contemporain et dans les circonstances telles que nous les connaissons, ces circonstances que l'Histoire a façonnées, va à la rencontre de ses ancêtres, ces derniers vont-ils le reconnaître comme Africain?'», dans le sens où ce personnage ? qui représente l'Africain ? vit à l'occidental et est «déshumanisé» par son histoire, celle que la colonisation l'a transformé.C'est pour cela que Daniel-Alain Nsegbe estime que pour que l'Africain s'affranchisse de cette histoire, «il est nécessaire de faire un travail anthropologique afin de rétablir la vérité historique».Il faut effectuer, selon l'intervenant, un retour à notre propre histoire pour sortir de l'impasse dans laquelle l'Afrique est prisonnière.Cela ne suffit pas. Il va jusqu'à «faire un chemin dans notre histoire et revenir avec des concepts», car l'Afrique doit contribuer dans le domaine scientifique et technologique. Elle doit se doter d'un esprit scientifique.?«Notre histoire n'est pas faite de légendes, elle est faite de vérités et d'évidences», a-t-il dit. Daniel-Alain Nsegbe est l'auteur de «Ceux qui sortent la nuit»,?qui lui a valu, en 2014, la distinction du Premier Prix du roman francophone, au Salon international du livre à Genève. Dans ce roman publié aux éditions Grasset (France), l'écrivain raconte, en puisant dans le terroir et dans son histoire africaine, l'histoire de la communauté sorcière?ewusus,?en pays Bassa, dans la forêt de la région du centre du Cameroun. L'auteur raconte que la nuit tombée, ces adeptes de l'occultisme possèdent la faculté de séparer le corps de l'esprit. Un pouvoir qui est transmis au sein des familles par l'absorption de plusieurs potions magiques. Ce roman n'est pas mythologique, mais il se veut authentique, qui raconte l'ancestralité, les traditions africaines, le patrimoine local, voire l'identité africaine.Yacine IdjerCinéma : «Le puits» projeté à New Yorkl Le Consulat général d'Algérie à New York a organisé dimanche la projection du film «Le puits» du réalisateur algérien Lotfi Bouchouchi, un long métrage de fiction proposé pour représenter l'Algérie aux 89èmes des Oscars du cinéma. La projection de ce film coïncide avec la visite qu'effectue Lotfi Bouchouchi aux Etats-Unis pour promouvoir son ?uvre. Les membres de la communauté nationale et du corps diplomatique à New York ont découvert ce long métrage, proposé à la sélection des Oscars 2017, dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Sa projection a été organisée dans le cadre des activités culturelles commémoratives de l'anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954 et des manifestations populaires du 11 décembre 1960, précise le consulat. Cette démarche intervient également en perspective de la 89èmes édition des Oscars du cinéma 2017, selon la représentation diplomatique. Plusieurs fois primé, «Le Puits» a déjà raflé le Grand prix du (meilleur long métrage) du 9ème festival international du film de Mascate (Sultanat d'Oman) en plus de quatre autres prix lors du 31ème Festival du cinéma méditerranéen d'Alexandrie (Egypte), dont le Grand prix du meilleur film arabe. Il a également remporté le Grand prix du 5ème Festival maghrébin d'Oujda (Maroc) et dernièrement le prix du meilleur réalisateur au 9ème Festival international d'Oran du film arabe.APS Littérature pour enfant : Un intérêt croissant Débat n L'intérêt manifesté à la littérature pour enfant, axe nodal du festival international culturel du livre, de la littérature et de la poésie (FICLPO) constitue un début de prise de conscience à l'égard de l'enfance et de l'imaginaire de l'enfant.Cet intérêt lui permet d'émanciper ses compétences, a estimé, lundi à Ouargla, le directeur du développement et de la valorisation des arts au ministère de la Culture.M. Hakim Mouloud a expliqué, en ouverture de la troisième édition de ce festival, à la bibliothèque principale publique d'Ouargla, que l'importance accordée à l'imaginaire de l'enfant, à la faveur de l'organisation de pareilles manifestations dédiées aux questions de cette frange de la société, contribue indubitablement au développement de l'enfant et sa protection des maux sociaux.Le même responsable a mis en valeur cette manifestation traitant d'un aspect de ce genre littéraire, dans le monde arabe en général, et en Algérie en particulier, en vue de déterminer sa capacité de prendre en charge et de répondre aux besoins éducatifs et culturels de l'enfant dans le monde arabe.L'organisation de cet évènement culturel tend à instaurer des traditions culturelles qu'?uvrent l'Etat et le ministère de la Culture à asseoir et à accorder toute l'importance à la scène culturelle, en tant que support et espace idoines à même de permettre à la société d'agir et de se développer. Le commissaire du festival, Mokhtar Kermida, a, de son coté, souligné l'objectif de cet évènement qui focalise, lors de cette 3ème édition, sur l'ancrage d'une culture intelligente à partir de la lecture, son rôle dans l'immunisation de l'enfant à l'ère du développement des technologies de la communication et de la propagation des fléaux sociaux, dont les enlèvements d'enfants. Il a appelé, en outre, à arrêter des programmes spécifiques, l'ouverture des canaux disponibles afin de renforcer ce volet et de développer l'imaginaire de l'enfant et le préserver de l'oisiveté, source de délinquance. La première séance de cette rencontre a permis de débattre d'autres questions, à l'instar du thème avancé par le Dr. Ahmed Hamed Nouaïmi (Jordanie) qui a abordé la situation des institutions de la société civile activant dans le champ de l'enfance, leur mission dans la protection de cette catégorie sociale, en plus de la présentation, par le Dr. Djelaoudji de l'université de Bord Bou Arreridj, d'exemples d'écritures de l'enfant dans les domaines du théâtre et du conte. Initié par la direction de la Culture d'Ouargla, ce festival (5-8 décembre) se poursuivra par d'autres communications à être animées par des participants d'Algérie, Tunisie, Egypte, Mauritanie et de France, en plus de joutes poétiques dans les genres Populaire et Façih (classique). Un salon du livre, mis sur pied en marge de cette manifestation, avec la participation de 40 maisons d'édition, a drainé un large public venu s'enquérir et puiser des nouvelles éditions et ouvrages. Cette manifestation vise, à travers l'exposition des titres relevant de divers champs de la science et du savoir, l'encouragement de la lecture et la sensibilisation sur son impact dans la formation de la personnalité de l'enfant et de la société.