Algérie

Dani Alves, l'ivresse du palmarès



Ses titres sont aussi nombreux que ses tatouages : à 38 ans, l'infatigable et fantasque latéral droit brésilien Dani Alves, qui affronte mardi le Mexique en demi-finales du tournoi olympique, espère ajouter à Tokyo un 43e trophée à son palmarès, le plus beau du football mondial.Appelé pour apporter son expérience aux jeunes pousses auriverdes, Alves est arrivé au Japon avec la même fraîcheur et émotion que ses coéquipiers. «Même si j'ai vécu de grands moments dans ma carrière, étant donné que c'est ma première participation aux Jeux olympiques, j'ai des papillons dans l'estomac», a t-il confié au début des Jeux. «Être ici, c'est vraiment un sentiment spécial. Je suis reconnaissant de cette opportunité. J'espère que je serai à la hauteur de la compétition et de notre équipe nationale», a ajouté le Brésilien. Deux matchs le séparent désormais d'une médaille d'or olympique, l'une des rares récompenses qui échappent à son tableau de chasse, avec le titre mondial. C'est presque une anomalie. Dans l'interminable liste de ses trophées, il lui manque en effet le plus prestigieux : la Coupe du monde. Vainqueur avec les moins de 20 ans brésiliens en 2003, Alves n'a jamais connu le sacre avec les A. Présent lors des éditions 2010 et 2014, une blessure à un genou l'a privé d'une troisième participation en 2018.
Razzia au Barça
Mais le capitaine brésilien s'est un peu consolé en 2019 avec une deuxième Copa America et un trophée de meilleur joueur de la compétition. Et une flopée de succès en club : 23 titres avec le FC Barcelone, dont trois Ligues des champions, six Liga et quatre Coupes du Roi, deux Coupes de l'UEFA avec Séville, deux fois la Ligue 1, une Coupe de France et une Coupe de la Ligue avec le Paris SG, une Serie A avec la Juventus. Entre autres...
De retour au pays, il a remporté un nouveau titre en mai dernier, le Championnat paulista, avec le Sao Paulo FC. Des chiffres qui donnent le vertige pour ce gamin d'une famille pauvre de Juazeiro (état de Bahia), qui à 10 ans se levait à cinq heures du matin pour aider son père dans les champs, avant de partir à l'école. À Tokyo, le toujours vert capitaine de la Seleçao olympique a joué les 90 minutes de chaque match de poules, de même que la totalité du quart de finale face à l'Egypte, remporté 1-0. Une victoire étriquée, pas vraiment du goût de ce compétiteur insatiable. «On aurait pu gagner sur un score plus large, on doit plus se concentrer», a t-il estimé. De la vigilance et du répondant, il lui en faudra dans son couloir face aux assauts des Mexicains, vainqueurs 6-3 des Sud-Coréens en quarts. Le Mexique avait déjà surclassé la France en ouverture (4-1) et a inscrit 14 buts en quatre matchs. En face, les Brésiliens miseront sur l'efficacité de Richarlison, actuel meilleur buteur du tournoi (5 buts), pour tromper l'expérimenté et charismatique gardien Guillermo Ochoa.
«Fou solaire»
La Seleçao comptera évidemment aussi sur l'énergie et la bonne humeur diffusées dans le vestiaire par Dani Alves. Sur les réseaux sociaux, où il est très présent, il distille pensées positives et aphorismes. «La fin n'aura de sens que si le voyage en valait la peine», aime ainsi répéter le capitaine brésilien à propos de l'aventure olympique de son équipe.
On l'a vu également tour à tour féliciter en ligne la jeune skateuse Rayssa Leal, médaillée d'argent à Tokyo, consoler l'équipe féminine brésilienne de football, éliminée en quarts, ou faire le clown, juché sur les épaules de Richarlison à l'entraînement. «Dani est un fou, un garçon solaire, qui vit sa vie à 300 à l'heure, toujours avec le sourire», a résumé un jour son ancien partenaire à la Juve Giorgio Chiellini.


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