L'envolée des prix des produits de consommation de base, ainsique la flambée des cours du prix du baril de pétrole ont des répercussionsdramatiques sur les conditions de vie des populations les plus démunies. Lephénomène n'épargne aucun pays, mais ses conséquences sont plus destructricespour ceux dont le niveau de développement et les ressources financières sontles plus faibles. Récemment, le président du Fonds international de développementagricole (FIDA) a averti que les prévisions font apparaître que cette crise vas'installer dans la durée et appelé pour cette raison la communautéinternationale «à se préparer pour venir en aide aux pays les plus pauvres quivont faire face à de grandes difficultés».Si certains de ces pays sont déjà agités par des «émeutesde la faim» conséquemment à l'impossibilité de leurs populations à faire face àla cherté de la vie, le plus grave est malheureusement à venir, principalementpour l'Afrique, dont le commissaire européen au développement, Louis Michel, aaverti qu'elle «court un risque de vrai tsunami économique et humanitaire». Leprésident de la Banquemondiale abonde dans le même sens que le commissaire européen au développementet préconise l'élaboration urgente d'une nouvelle politique alimentairemondiale en faveur de l'Afrique. Il a proposé pour ce faire ce qu'il a appelé«la solution à 1%», consistant à prélever ce taux des 3.000 milliards dedollars que constituent les fonds souverains, soit 30 milliards de dollars, quiseront utilisés pour financer la croissance et la valorisation des opportunitésen Afrique. Il reste à espérer que la communauté internationale entende cesmises en garde et les appels à une action d'envergure en direction de l'Afrique,avant qu'elle ne sombre dans la catastrophe économique et humanitaire dont elleest menacée.Mais pour l'heure, le continent noir n'intéresse que pourl'abondance de ses matières premières auxquelles les puissances industriellescherchent à avoir accès à moindres frais. Il appartient aux dirigeantsafricains d'exploiter cette convoitise au bénéfice du développement de leurséconomies nationales et des besoins de leurs peuples. Le NEPAD est unetentative qui a été élaborée dans ce sens. S'il n'a pas donné de résultatstangibles, c'est parce que les dirigeants africainsrechignent à remettre en cause leurs gestions et persistent dans desconceptions de rapports et de coopération dont la justification première estl'assurance de survie qu'elle procure à leurs régimes. D'aucuns s'en tiendrontd'autant plus fixement à ce type de relations que celles-ci sont leur ultimerempart devant les menaces qui se profilent sur leurs pays avec le «tsunamiéconomique et humanitaire» qu'encourt le continent.La «chance» de l'Algérie est que sa manne énergétique luidonne le moyen d'atténuer l'impact chez elle de la crise économique ethumanitaire. Mais ce n'est là qu'un palliatif, dont la permanence de ladisponibilité est tout à fait aléatoire. Saura-t-elle faire autre chose quesubir et dépendre ? Elle en a les ressources et les capacités, faut-il encorequ'elle les mobilise sur une politique de développement dont le maître mot estla fin de sa dépendance économique et surtout alimentaire.
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Posté Le : 10/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com