Danger aux frontières de l'Est

Vingt-trois kg de kif traité et 3 trafiquants interpellés telle est la prise enregistrée hier par les services de la section de lutte contre la drogue du service de sûreté de la wilaya d'Annaba. Cette prise s'ajoute à de nombreuses autres de la même substance saisie. Il n'y a pas un seul jour qui passe sans que l'on ait à enregistrer dans une région de notre grand pays, une affaire de trafic de drogue et de psychotropes.A l'image de celles réalisées dans la quatrième ville d'Algérie. Elles sont annonciatrices de beaucoup d'autres du fait que nos villes petites ou grandes ont été, peu à peu, transformée en plaque tournante de tous les trafics. C'est le cas de Annaba où la police judiciaire, notamment la section de lutte contre la drogue et les psychotropes multiplient les prouesses pour mettre hors d'état de nuire les trafiquants et les délinquants. Réalisée à Chaïba dans la commune de Sidi Amar qui abrite 80.000 habitants, majoritairement des jeunes, La prise est importante. D'autant que cette ville réputée pour les atteintes à son environnement est proche du complexe sidérurgique.
Il y a quelques années, elle symbolisait la capitale algérienne du fer et de l'acier. Ces dernières années, elle est devenue le centre de rencontre des délinquants de tout acabit. En fait les 23 kg de kif traité saisis, précisent les contours d'un véritable réseau de trafiquants bien introduit sur le marché local en termes de trafic et de consommation de drogue sous toutes ses formes. A l'exemple de cet ancien bidonville vainement dénoncé à maintes reprises par la presse. Accoté à l'hôpital Ibn Sina, situé au bord de l'oued qui porte le nom cité «Oued Forcha». Ce lieu est devenu un point de chute quotidien des gros trafiquants et dealers. Ils sont d'ailleurs reconnaissables à leurs grosses cylindrés en stationnement à longueur de journée à proximité des baraques. Celles-ci leur servent de lieu de retrouvailles, de discussion et d'approvisionnement de la drogue et des psychotropes tous genres. D'où cette question que tout un chacun se pose tant à Annaba que partout ailleurs.
Elle a trait à l'empoisonnement de notre jeunesse auquel s'adonnent les trafiquants et si ces derniers éprouvent un quelconque sentiment de nationalisme. Que ce soit à Annaba où dans les autres régions du pays, l'on ne se cache plus pour commercer ou pour fumer la drogue. L'affaire des 701 kg de cocaïne saisis il y a quelques mois est annonciatrice du fait que nous avons dépassé le cap du trafic de la drogue molle pour passer à celle dur. Cette affaire a une odeur fétide qui éclabousse tout le pays. «El Bouchi» le principal accusé est pointé du doigt pour avoir fait transporter dans ses conteneurs frigorifiés destinés à la viande toute cette quantité de cocaïne pure.
Ce qui justifie la multiplication des opérations de contrôles d'identité des personnes et des pièces de circulation de gros transporteurs. Ce qui impose de dire que les services de sécurité sont en alerte extrême et que le pays est entré dans un vaste champ de tension créé à nos frontières. Notamment celle de l'Ouest. L'affaire des 701 kg de cocaïne à laquelle s'ajoutent beaucoup d'autres à travers plusieurs régions du pays, relancent une fois de plus les mêmes appréhensions et les mêmes qualificatifs.
Les échos des interprétations de plusieurs personnes parviennent de l'extérieur pour affirmer que l'on cherche à noyer l'Algérie dans de vastes trafics de drogue sous toutes des formes diverses. Ce que confirment les récentes saisies d'importantes quantités. L'image que les auteurs ont voulu donner à toutes ces affaires c'est celle d'une Algérie qui s'acharne contre les opérateurs économiques. Et pour cause, il serait difficile de croire que les investisseurs étrangers s'installeraient dans un pays où les hauts responsables sont interpellés pour des soupçons de trafic de drogue.