Algérie

Damas sépare le bon grain de l'ivraie


Le Hezbollah aurait déjà retiré 1200 combattants
«La Russie a exigé le retrait des forces qui sont ici sans accord: les Etats-Unis, la France, la Turquie et d'autres forces qui se trouvent ici de manière illégitime», a estimé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad.
Un départ de l'armée iranienne de Syrie n'est «pas à l'ordre du jour» pour le régime de Damas, a indiqué hier le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad après que Vladimir Poutine a évoqué un prochain retrait des «forces étrangères». «Ce sujet n'est même à l'ordre du jour», a-t-il déclaré lors d'un entretien avec l'agence de presse russe RIA Novosti.
Lors d'une rencontre avec son allié syrien Bachar al-Assad, le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que le début du processus politique en Syrie allait contribuer au retrait des «forces armées étrangères» du pays. Les autorités russes ont explicité ces propos de manière contradictoire. L'émissaire du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev a indiqué que ces propos concernaient «les Américains, les Turcs, le Hezbollah, bien sûr, et les Iraniens».
Mais le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a précisé que la remarque de Vladimir Poutine concernait les troupes étrangères qui se trouvent en Syrie «de facto de manière illégitime du point de vue du droit international», semblant exclure l'Iran allié de Damas. «Le gouvernement syrien a appelé des forces alliées et amicales pour la lutte contre le terrorisme. Parmi ces forces figurent les forces russes et iraniennes, des conseillers iraniens et nos frères du Hezbollah», a affirmé le vice-ministre syrien à RIA. «Ils ne portent pas atteinte à la souveraineté et au territoire de la Syrie (...) je ne pense pas que nos amis russes voulaient parler des forces qui sont entrées en Syrie avec l'accord du gouvernement syrien», a-t-il ajouté. «La Russie a exigé le retrait des forces qui sont ici sans accord: les Etats-Unis, la France, la Turquie et d'autres forces qui se trouvent ici de manière illégitime», a continué Fayçal Mokdad.
Ce n'est pas la première fois que Moscou met l'accent sur le caractère «illégal» de la présence des pays membres de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, dont la France et le Royaume Uni, au mépris de la légalité internationale et de la souveraineté de la Syrie. Les pourparlers d'Astana et de Sotchi ont en outre rendu plus pressantes les questions autour de ces ingérences étrangères qui affectent gravement les négociations pour la paix, les puissances occidentales misant sur les forces kurdes qu'elles arment et soutiennent pour maintenir un statu quo préjudiciable à une solution consensuelle entre syriens.
Depuis septembre 2015, l'armée russe intervient en Syrie aux côtés de l'armée syrienne, l'aidant notamment à reprendre la grande majorité des territoires conquis par l'organisation jihadiste Etat islamique et d'affaiblir significativement les groupes rebelles. Le régime syrien a également multiplié les victoires, grâce à l'aide de l'Iran et du Hezbollah libanais. Il contrôle désormais plus de 50% du territoire et vient tout juste de sécuriser totalement la capitale et sa région en contraignant les éléments de Daesh et leurs familles à une évacuation vers le nord du pays.
«L'Iran a mené - et continue de mener - des combats très difficiles» en Syrie, et Téhéran «attend de cet engagement des concessions à long terme en matière de contrats dans le domaine de l'énergie ou autres», croient savoir certains experts qui ajoutent que Téhéran vivrait très mal le fait que des entreprises turques ou russes emportent de gros contrats pour la reconstruction du pays au détriment de groupes iraniens, et encore plus le fait que la Russie semble avoir donné son feu vert à Israël pour de récentes attaques contre des positions iraniennes en Syrie.
En réalité, «les Iraniens n'ont aucun problème à l'idée de quitter la Syrie», où ils ont été appelés par le régime.»Ils n'étaient pas là au départ, et si les Américains et leurs alliés n'avaient pas créé ce désordre en Syrie, ils n'y seraient plus à l'heure actuelle», estiment certains experts qui jugent que la République islamique n'a pas d'intérêt particulier à maintenir à long terme sa présence militaire en Syrie. Quant à M. Poutine, il n'a aucun intérêt à saboter le «partenariat stratégique» entre la Russie et l'Iran, même si celui-ci n'est pas un partenaire facile.
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