Synthèse de Ghada Hamrouche
Quarante huit heures après le massacre de Houla, les autorités syriennes ont démenti hier, toute responsabilité de ce massacre. Damas se blanchit de la mort d'une centaine de personnes dont plus de 32 enfants dans un bombardement à Houla, qui a entraîné un tollé international et fragilisé le plan de paix du médiateur Kofi Annan, attendu aujourd'hui dans la capitale syrienne. «Nous réfutons totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi. Un bombardement que l'opposition syrienne a attribué au régime.Les autorités syriennes ont annoncé la création d'une commission d'enquête conjointe de l'armée et de la justice sur ces violences, les pires depuis l'entrée en vigueur théorique le 12 avril du cessez-le-feu prévu dans le cadre du plan Annan. La commission doit publier ses résultats dans trois jours. L'émissaire international Kofi Annan, qui avait dénoncé au côté du secrétaire général de l'ONU cette «violation flagrante du droit international et des engagements pris par le gouvernement syrien de cesser son recours aux armes lourdes», est attendu à Damas aujourd'hui, selon le ministère syrien des Affaires étrangères. Il s'agit de la deuxième visite en Syrie en trois mois de mandat du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, qui avait obtenu après sa première visite, le 10 mars, un engagement du régime et des opposants à respecter un plan de paix prévoyant notamment un cessez-le-feu, un retrait des chars des villes, et l'ouverture d'un dialogue politique. Ce plan a été ébranlé par le massacre perpétré à Houla dans la nuit de vendredi à samedi, et la menace des rebelles de reprendre l'offensive à défaut d'une action rapide de l'ONU. Le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, n'a pas désigné de responsables, tout en confirmant «l'usage d'artillerie tirée depuis des chars». L'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) a prévenu qu'elle ne respecterait plus le plan Annan, un mois et demi après l'entrée en vigueur de la trêve, constamment ignorée depuis. «A moins que le Conseil de sécurité de l'ONU ne prenne des décisions d'urgence pour protéger les civils, le plan Annan ira en enfer», a affirmé l'ASL.
Le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun a appelé, quand à lui, le peuple syrien au combat si la communauté internationale ne décide pas d'intervenir «sous le chapitre 7» du Conseil de sécurité de l'ONU, permettant notamment l'usage de la force. La communauté internationale s'est juste déclarée indignée. Chose qui avive la colère des syriens qui voient leur pays sombrer dans une guerre civile. Après le choc des images, Londres a appelé à «une réponse internationale forte» et à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité «dans les prochains jours». Le chargé d'affaires syrien est convoqué aujourd'hui au ministère britannique des Affaires étrangères. Paris, pour sa part, a entamé des contacts pour réunir le «Groupe des pays amis du peuple syrien».
Posté Le : 27/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : G H
Source : www.latribune-online.com