Algérie

Damas autorise le CICR à se rendre à Daraa




«La semaine dernière, nous avons pu aller à Daraa, dans le sud, et à Idlib, dans le nord. Ce sont les régions les plus touchées par la violence», a déclaré Hicham Hassan, du CICR. Il a précisé que le personnel de l’organisation humanitaire s’était rendu le 28 juin à Daraa et les 28 et 29 juin à Idlib. Le personnel du CICR a pour objectif de faire une «évaluation rapide des besoins (...) pour pouvoir, le plus tôt possible, apporter une assistance» aux populations. Hicham Hassan a précisé qu’une fois que la mission d’évaluation aura transmis ses conclusions, le CICR pourrait faire parvenir de l’aide en Syrie. «C’est juste une question d’organisation», a-t-il expliqué. Lors de son passage à Daraa et Idlib, le CICR a déjà fourni des kits de premiers secours aux habitants.     
Le CICR réclame depuis plusieurs semaines un accès à la Syrie. A la mi-juin, le président de l’organisation, Jakob Kellenberger, s’est même rendu sur place pour s’entretenir avec le Premier ministre, Adel Safar, et le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Une démarche qui lui a permis d’obtenir la promesse d’un accès aux zones en proie aux troubles.         
Par ailleurs, au moins 22 civils ont été tués mardi par les forces de sécurité à Hama, ville du nord de la Syrie encerclée par l’armée, alors  que les militants ont rejeté tout dialogue de «pure forme» avec le régime, a rapporté hier l’AFP. «Au moins 22 personnes ont été tuées mardi à Hama et plus de 80 ont été blessées, certaines grièvement», a indiqué le chef de l’Organisation nationale des droits de l’homme, Ammar Qorabi.     
Les forces de sécurité ont pénétré dans un des hôpitaux, Al Horani, où des blessés ont été hospitalisés, a-t-il ajouté. «Des habitants de Hama ont fui en grand nombre vers une ville proche, Al Salamya et vers la capitale, Damas», a indiqué le même responsable. Ce dernier a évoqué une «dégradation de la situation sécuritaire» avec «la poursuite des opérations de perquisition et les assassinats et arrestations dans cette cité» par les forces de sécurité syriennes.
22 civils tués à Hama
Amnesty International a dénoncé mardi la répression par le régime des manifestations pro-démocratiques, qui s’apparente à un «crime contre l’humanité». L’organisation de défense des droits de l’homme, qui a son siège à Londres, «considère que les crimes commis (...) s’apparentent à des crimes contre l’humanité car ils s’inscrivent visiblement dans le cadre d’une attaque systématique et de grande ampleur contre la population civile».
Cela dit, l’armée a pénétré hier dans de nouvelles zones à Jabal  Al Zaouia, dans la province d’Idleb (nord-ouest). Les soldats sont entrés à Kafar Oueid où des tirs intenses de mitrailleuses lourdes étaient entendus. A Kansafra, ils ont transformé une école en prison et y procèdent à des interrogatoires, selon le chef de l’OSDH.     
De leur côté, sur la page «Syrian Revolution 2011», sur facebook, les militants ont appelé à des manifestations en Syrie demain qu’ils ont baptisées «Non au  dialogue». «Des fleuves de sang coulent, les villes sont assiégées. Il n’y a pas de dialogue, le peuple veut renverser le régime», affirment-ils.  Un organisme pour le dialogue national, mis en place par le régime, a appelé des opposants et des intellectuels à des consultations le 10 juillet, pour débattre notamment d’amendements prévus de la Constitution et pour examiner un projet de loi sur le multipartisme.
Les comités de coordination locale, qui chapeautent les manifestants, y ont opposé une fin de non-recevoir. «Cela ne constitue en aucun cas un dialogue national. Le régime est tombé sur le plan politique et moral, et miser sur lui ne fera que prolonger la violence qu’il pratique envers les citoyens civils», ont estimé les comités dans un communiqué. «Par cette mesure de pure forme, le régime veut calmer les forces internationales et non pas répondre aux demandes du peuple syrien. Le régime continue d’encercler les villes, de les pilonner, d’assassiner les manifestants, d’arrêter arbitrairement les gens, de les torturer parfois jusqu’à la mort», ajoute le texte. Les comités ont affirmé notamment que leur objectif est de «faire disparaître le régime et de faire transiter pacifiquement la Syrie vers un nouveau système, démocratique, civil et multipartite».
 
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