Algérie

Daïra d'Azazga : Développement à rebours



Une tranche martiale était au programme de la visite effectuée la semaine dernière par l'APW de Tizi Ouzou dans la commune d'Azazga. Visite du nouveau siège de daïra, d'envergure ministérielle, collation au commissariat (à l'occasion de la fête nationale de la police), avant de débouler devant la façade monumentale d'un tribunal flambant neuf. Marbre et colonnades, l'édifice en impose, digne de l'architecture des régimes totalitaires. Bâti sur un terrain de sport dépendant du lycée, le palais de justice est sorti du sol, prêt à permettre à la société de juger ses brebis égarées. L'Etat ne lésine pas sur les moyens quand il s'agit de conforter ses compartiments au plus près de la population. Personne jusque-là n'a pensé sortir la maison de jeunes des hangars en ruine de l'armée coloniale. Un centre culturel est en voie d'achèvement, mais cela n'a pas été un projet né au sein de l'administration. C'est l'APC d'Azazga qui avait décidé en 1997 d'inscrire l'opération en totalité sur le programme communal.L'APC se rendra très vite à l'évidence qu'elle ne pourra pas financer ce projet, qui sera laissé à l'abandon, avant d'être repris ces dernières années par le ministère de la culture. Le centre culturel bouclera sans doute sa quinzaine d'années de réalisation avant d'être ouvert au public. Le stade de Tirsatine, dont on apprendra qu'il renferme de nombreuses infrastructures (salle omnisports, auberge de 50 lits, court de tennis), est en chantier depuis le début des années 1990. Implanté sur les berges du Sébaou, sur des terres à haute valeur agricole, ce complexe sportif a été ramené dans cette cuvette, anciennement EAC, sur la base d'un étrange choix de terrain.Un projet de prison d'une capacité d' « accueil » de 300 places a tournoyé ces dernières années dans le même périmètre, le long des berges du cours d'eau, sans que l'on sache où il a pu atterrir finalement. L'établissement pénitencier ne tardera pas à sortir de terre, si l'on en juge par la rapidité d'exécution qui a marqué le chantier du tribunal. Vu que l'un ne va pas sans l'autre, Azazga sera solidement équipée, s'agissant du chapitre judiciaire. L'on apprendra, par ailleurs, qu'un ambitieux projet d'un « centre de loisirs et de remise en forme » est programmé au chef-lieu de daïra. Motel, piscine couverte, centre commercial et artisanal, parc d'attractions, qui recevront 120 000 visiteurs par an. Les démembrements de ce projet sont impressionnants. Connaîtra-t-il, à son lancement, le même sort que les autres chantiers qui ont le même âge que le multipartisme en Algérie ' Pour l'heure, la ville d'Azazga n'arrive même pas à rouvrir un bureau de poste pour épargner au moins aux personnes âgées les déplacements éreintants. En dépit des projections ambitieuses, dont on ignore les disponibilités financières et les dispositions politiques, le chef-lieu de daïra d'Azazga reste une importante agglomération qui n'est pas dotée ni d'une gare routière, ni d'un parking, et sans possibilité de contournement avant plusieurs années.


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