Dahmane DEFNOUN, ancien défenseur de l'équipe du FLN 'Je n'ai fait que servir mon pays !"

Voilà un grand joueur algérien qui a disparu de la circulation. Et pourtant, qui ne se souvient pas de Dahmane Defnoun, l'ancien défenseur international, qui avait fait les beaux jours des clubs français d'Alès et d'Angers avant de servir fidèlement et honorablement les couleurs sacrées de l'Algérie combattante sous la tenue légendaire de la glorieuse équipe du FLN.
Né le 8 mai 1935 à Saint-Eugène, d'un 'père Chaoui et d'une mère Kabyle" comme il aime bien le répéter, Dahmane Defnoun a débuté très jeune à l'AS Saint-Eugène avant d'opter pour l'OMSE pour suivre les traces de son aîné Mustapha Zitouni.
En 1956, alors qu'il n'avait que 20 ans, Defnoun réussit ses premiers pas de footballeur professionnel à L'Olympique d'Alès qui évoluait à l'époque en D2 française pour accéder aussitôt en D1 alors que Defnoun était titulaire durant deux bonnes saisons. En 1959, Alès redescend en D2, mais Defnoun est aussitôt enrôlé par le SCO Angers, club de D1 où il s'impose comme défenseur intraitable avant de faire venir son compatriote, le regretté Ali Benfaddah qui, lui aussi, rejoindra plus tard l'équipe du FLN à Tunis. Après avoir servi avec gloire le drapeau national sous les couleurs de l'équipe du FLN aux côtés des Mekhloufi, Kermali, Zouba, Amara, des frères Bouchache et autres Soukhane, Dahmane Defnoun rentre en Algérie pour fêter l'indépendance de son pays, mais à27 ans, il est encore jeune et plein d'énergie et de talent. Le club angevin lui fait encore appel et le fils de Saint-Eugène reprend sa place au sein du SCOA pour jouer encore deux saisons en D1 française, soit une cinquantaine de matchs professionnels tantôt comme défenseur tantôt comme demi-défensif tout en évoluant sous les couleurs de l'équipe nationale de l'Algérie indépendante. 'En rejoignant l'équipe du FLN, je n'ai fait que servir mon pays au même titre que tous les autres footballeurs professionnels qui avaient hissé à l'époque les couleurs de l'Algérie révolutionnaire", nous dira Dahmane Defnoun que nous avons pu dénicher dans sa maison de retraite à Nîmes, dans la Gard, et ce, grâce à notre ami Rabah Derdar, l'ancien défenseur de charme de la JSK qui réside à Paris et qui a toujours gardé le contact avec Dahmane Defnoun, qui fut son ancien entraîneur-joueur à la JSK en 1964-65. 'Après avoir regagné le club d'Angers, après l'Indépendance, je jouais régulièrement en équipe nationale et un jour le président Ben Bella m'a convaincu de rentrer définitivement en Algérie et ce fut même le gouvernement algérien qui avait racheté mon contrat professionnel d'Angers. Là, je suis rentré à Alger où j'ai joué pendant deux ans au NAHD présidé par le regretté Bensiam avant de rallier Tizi Ouzou où j'ai eu l'honneur d'évoluer à la JSK comme entraîneur-joueur", se rappelle avec beaucoup de nostalgie Dahmane Defnoun qui, à 78 ans, garde toujours sa lucidité et surtout son élégance légendaire. 'C'est un ancien footballeur et ex-dirigeant de la JSK, Boussad Bouzar, qui m'avait fait venir à la JSK où j'ai vécu une année inoubliable avec des joueurs de talent tels que Kolli, Karamani, Derdar, Aït-Amar, Terzi, Zeghdoud et autres Belahcène sans oublier le grand Amar Haouchine et je fus heureux de constater que cette génération a donné lieu à un grand club qui a dominé ensuite le football algérien puis africain", nous dira Dahmane Defnoun aux côtés de sa femme Monique avec laquelle il coule des jours heureux à Nîmes dans le sud de la France.
'Moi aussi, je garde un souvenir impérissable de Tizi Ouzou et de toute la Kabylie", dira encore Monique tant il est vrai que dans la ville des Genêts, Dahmane Defnoun aura laissé l'image d'un grand footballeur, d'un véritable gentleman et surtout d'un gagneur sur le terrain. 'C'est normal, j'ai toujours été un battant car j'ai dû sang berbère puisque mon père était Chaoui et ma mère Kabyle !" se plaît à répéter Defnoun qui est encore très peiné par le décès de son ami et ancien compagnon de lutte, le regretté Abdelhamid Kermali. 'C'était un excellent footballeur et le frère de tout le monde, Allah y'rahmou", conclut Dahmane avec un brin de tristesse.
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