Daesh découvre la crise pétrolière

Une note de «Beyt Al Mal», l'administration financière et fiscale de l'Etat Islamique basée à Raqqa, diffusée par les réseaux de l'opposition en Syrie, indique qu'elle a décidé, «en raison de circonstances exceptionnelles», de diviser par deux la solde de ses «combattants». «Personne ne sera exempté de cette décision, quelle que soit sa position», précise la note selon laquelle les responsables, de même que les candidats étrangers (payés jusqu'à 400 dollars par mois, soit 369 euros), verraient leurs émoluments réduits de 30% jusqu'à 50%. Si les avantages en nature comme la nourriture ne seront pas affectés, certaines dépenses sociales sont déjà fortement touchées. Les causes, un recul militaire sur plusieurs fronts et la destruction d'infrastructures stratégiques comme les barrages et les voies de communication, tels les ponts qui enjambent l'Euphrate, côté syrien, ainsi que le phénomène récent du verrouillage de la frontière turco-syrienne, source importante de trafics. En Irak, Daesh a perdu le contrôle de quatre raffineries importantes, et son accès direct aux puits de pétrole s'est fermé: «Sur environ 80 puits exploités sous son contrôle, l'Etat islamique en a perdu 69 en un an et demi. La plupart des puits restants sont vieillissants et ne suffisent plus à ses besoins militaires et à ceux des populations dans sa zone», selon des sources syriennes et irako-syriennes.