Algérie

«Daech en Algérie»


«Daech en Algérie»
L'organisation terroriste Etat islamique existe-t-elle en Algérie ' La «surmédiatisation» de la prétendue «filiale» de l'EI dans notre pays, «Djound Al Khilafa», en l'occurrence, tend à la réponse par le «oui», alors que la réalité du terrain indique tout à fait le contraire.La prétendue «allégeance» à Daech de l'organisation terroriste Djound Al Khilafa qui a revendiqué l'ignoble et lâche assassinat de Hervé Gourdel, guide de montagnes français en Algérie, il y a quelques jours, ne signifierait aucunement une connexion organisationnelle entre ces deux groupes. L'Algérie a déjà vécu cette expérience avec l'annonce de l'allégeance, en 2007, du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à Al Qaïda, devenant Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).Le désormais ex-GSPC, lui, est issu du groupe islamique armé (GIA).Les massacres de populations par le GIA, dont les tueries de Bentalha et de Rais, à Sidi Moussa, dans les années 1990, avaient largement discrédité le GIA rejeté par le peuple. Les terroristes avaient, pour contourner ce rejet populaire, tenté de redorer le blason quand nombre d'éléments du GIA avait annoncé la création du groupe salafiste pour la prédication et le combat. La tentative était de faire croire au peuple algérien qu'il s'agissait d'une nouvelle organisation qui aurait pris ses distances par rapport au GIA, auteur de massacres et tueries.En 2007, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, émir national du GSPC, avait constaté que le GSPC n'arrivait presque plus à «enrôler» de nouveaux éléments dans les rangs de l'organisation terroriste qu'il dirige. L'«astuce» pour lui était d'annoncer l'allégeance du GSPC à Al Qaïda et, par là même, tenter d'«enrôler» parmi les adeptes du djihad dans les pays voisins.L'allégeance était davantage à effet médiatique que concrète puisque, depuis l'élimination par l'Armée nationale populaire (ANP) d'un Yéménite émissaire d'Oussama Ben Laden à Batna, venu, en 1999, s'enquérir du djihad en Algérie, aucune autre relation n'a été enregistrée entre les deux organisations terroristes.Abdelmalek Droukdel cherchait la médiatisation. Le même but était recherché par Aqmi à travers des attentats spectaculaires, dont la voiture piégée ayant ciblé un bureau de l'ONU, à Alger, et l'attentat à la voiture piégée ciblant le siège du gouvernement et une autre voiture piégée ayant pris pour cible le siège du Conseil constitutionnel.Al Qaïda qui disposait à l'époque de toute sa «puissance», est depuis quelque temps en déclin face à l'autre organisation terroriste Daech. Aqmi n'existe presque plus en Algérie, acculé par les coups qui lui sont portés par l'ANP, les services et forces de sécurité.Un groupe d'Al Qaida au Maghreb islamique a donc annoncé, le 13 septembre, sa «dissidence» en créant «Djound Al Khilafa» et revendiquant son allégeance à Daech.Abdelmalek Al-Gouri, alias Khaled Abou Souleiman, présenté comme étant le chef de Djound Al Khilafa, a adopté la même «stratégie» que celle choisie par Abdelmalek Droukdel en 2007 : utiliser le «label» de l'organisation terroriste la plus puissante du moment pour tenter de survivre.L'«appétit» a gagné les éléments de cette nouvelle organisation terroriste avec les rapports médiatiques selon lesquels Daech disposerait de milliards d'euros, même si, il est vrai, l'EI dirigé par Abou Bakr Al Baghdadi arrive, mystérieusement, à vendre du pétrole volé à la Syrie et à l'Irak.«Khaled Abou Souleiman» et les quelques terroristes affamés qui, avec lui, ont quitté Aqmi devenu trop faible, cherche la médiatisation pour faire croire que l'organisation criminelle qu'il dirige est réellement affiliée à Daech et en tirer les dividendes.Cette médiatisation, Djound Al Khilafa l'a cherchée en enlevant et décapitant une cible facile : Hervé Gourdel.Des médias participent, sans le savoir et sans le vouloir, à la réussite du plan machiavélique de cette organisation terroriste en exagérant sa puissance et en évoquant déjà «Daech d'Algérie».


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