Algérie

Da Lmulud pour l'éternité



C'est devenu traditionnel de consacrer une chronique pour faire un retour sur le programme des émissions philatéliques. S'il y a un fait qui a bien marqué l'année philatélique 2017, c'est incontestablement l'émission d'un timbre en hommage au grand homme de culture et intellectuel algérien Mouloud Mammeri à l'occasion du centenaire de sa naissance (28/12/1917-28/12/2017).Un timbre mérité, qui vient consacrer le parcours très riche d'une personnalité inclassable. Fait délibéré ou pur hasard du calendrier, l'émission est sortie 24 heures après l'annonce officielle décrétant la journée de Yennayer comme fête nationale à compter du 12 janvier 2018, avec en prime une journée chômée et payée. Une première dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Le timbre émis à l'honneur de Da Lmulud n'est que justice rendue à un homme intègre et juste, qui a consacré sa vie de militant pour la cause de la langue, la littérature, la culture et la civilisation amazighes à travers ses multiples travaux de recherche d'une grande qualité scientifique.
Cette figurine est venue boucler une année marquée par la parution de 20 émissions, totalisant 42 vignettes, soit une moyenne de plus de 3 timbres par mois, pour une somme globale de 1075 DA, ce qui est déjà énorme par rapport aux années précédentes. Parmi les faits remarquables pour cette production «inhabituelle», on retiendra surtout la commémoration de la première année de l'officialisation de tamazight, l'hommage rendu aux divas de la chanson algérienne, Fadila Dziria et Warda El Djazaïria, la célébration du 1er anniversaire de la disparition de Fidel Castro, et le 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques algéro-vietnamiennes. Après des années d'abstention, la Poste algérienne a décidé de faire de 2017 une année exceptionnelle, avec une profusion de blocs feuillets, cinq au total, alors qu'il aurait été préférable d'opter pour des séries classiques, et retenir uniquement deux ou trois feuillets «abordables».
Car il faut dire que certains feuillets ont été extrêmement gênants pour les collectionneurs, au vu de leurs dimensions «gargantuesques», qui ne collent plus avec celles des albums normalisés de nos jours. Un détail qui a lamentablement échappé à l'administration postale. On citera les exemples du bloc consacré aux bijoux de Tin Hinan et celui qui a rassemblé cinq batailles de la résistance populaire (1832-1916) et de la guerre de Libération (1954-1962), émis à l'occasion des festivités du 5 Juillet 1962. Du reste, la moisson philatélique de 2017 n'est pas sortie des «vieux sentiers» des émissions généralistes, allégoriques, sans grande valeur esthétique, trahies par la facilité et dépourvues d'un vrai travail de recherche.
On peut même dire sans se tromper que certaines émissions sont à classer carrément dans la catégorie «fantaisiste», dont l'époque est vraiment révolue. L'exemple de celle ayant pour sujets «Prévention des intoxications alimentaires» et «Lutte contre le gaspillage alimentaire» se passe de tout commentaire. Ceci sans parler de «l'émission rigolo» des fruits et légumes, avec pour «vedettes» les aubergines et les citrouilles, qui n'avait aucune raison d'être. Il est vivement conseillé au service philatélique d'Algérie Poste de réfléchir à des sujets plus sérieux, bien travaillés et surtout mieux inspirés. L'histoire, les patrimoines matériel, immatériel, naturel, traditionnel et touristique, ainsi que la culture algérienne sont aussi riches pour mériter une plus grande considération sur les timbres poste. A bon entendeur


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