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D'une tripartite à l'autre


D'une tripartite à l'autre
La vie politique nationale est prisonnière d'une sorte de «tripartite» qui est en train de plomber le moral non seulement des troupes, mais de toute la population.Ouyahia s'exprimait hier. Il sera relayé aujourd'hui par Saadani. Le débat se poursuivra avec Mezrag qui détaillera sa pensée dans sa lettre d'excuses annoncée en direction du président de la République.En choisissant la ruse, l'ex-chef de l'AIS signifie qu'il n'abandonne pas la guerre. Pour les autres personnalités qui accaparent le débat public, c'est un ersatz de guerre des clans qui continue alors qu'on la croyait soldée après les fameuses restructurations des services de ces derniers mois. Ouyahia ne souscrit pas à l'initiative politique de Saadani et le FLN veut supplanter le RND au Sénat.Des stratagèmes qui ne passionnent que leurs auteurs. Comme lendemains politiques, plus d'un quart de siècle après Octobre 1988, la situation est plus proche d'un naufrage que de l'esquisse d'une démocratie. Il est atterrant de constater que l'idée d'un front de soutien au Président ne retombe pas au sein des partis «majoritaires», alors que l'autorité concernée par cette course d'allégeance est en train de songer à sa succession.L'une des facettes du désastre national est que les représentants du pouvoir, ayant solidairement agi pour réussir l'échec actuel continuent à occuper la scène publique, à tenir un discours autoritaire, à vouloir régenter le destin du pays. Ils oublient que les dictatures sont rendues caduques par l'évolution du monde et la révolution numérique, où tous les faits, notamment les entorses aux principes universels, sont relayés en temps réel dans le «village planétaire».Pendant que le patron du FLN livre une bataille perdue contre la pratique de la «chkara» comme moyen de devenir parlementaire, donc législateur, le chef de cabinet de la Présidence lance une nouvelle charge contre l'opposition, coupable d'avoir été longtemps réprimée, emprisonnée et anciennement torturée.Même quand ils ne manifestent pas dans la rue, les partis prônant la transition n'échappent pas à la vindicte officielle, le combat pour une alternative démocratique paraissant de moins en moins toléré par le pouvoir.Ce ne sera pas la crise économique qui aidera à trouver une issue à l'impasse politique. Même dans le registre de l'économie, par temps de choc pétrolier, le gouvernement continue à faire de la politique, qui, dans l'esprit de l'équipe en place, est synonyme de populisme. La tripartite tenue mercredi à Biskra nous apprend que les transferts sociaux ne seront pas touchés par les réductions budgétaires pour la simple raison que «l'Etat algérien est social et démocratique».Le gouvernement aurait eu plus de chances de convaincre l'opinion publique, si sa proclamation d'encourager l'investissement productif n'était pas démentie, dans les faits, par la guerre sans nom livrée au principal producteur de richesses dans le pays.


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