L'année s'achève dans un tourbillon d'incertitudes et rien ne dit qu'elles s'estomperont avec le passage à l'année suivante, même en formulant les meilleurs v?ux du monde. Les gouvernants vont devoir gérer les effets de leurs politiques désastreuses dans les divers secteurs de la vie nationale et assumer un bilan de gouvernance strictement algérien.La crise n'est pas celle du marché pétrolier mondial, mais celle de la gestion du pays depuis au moins une quinzaine d'années, une période faste permise par la fameuse et peut-être fatidique embellie financière des années 2000, entièrement consacrée à maintenir le prestige du pouvoir en place et une popularité de façade.Le bilan de la «stabilité» dont s'enorgueillit le pouvoir ne convainc même pas le président d'APC de la plus petite circonscription, sans parler des walis qui subissent dramatiquement et dans l'impuissance les coups de boutoir assénés à la collectivité par les milieux de la prédation locale. Le baril de pétrole, qui était la manne providentielle du régime, est, en dernier ressort, un baril de poudre qui est en train de tourmenter le même pouvoir. La crise économique n'effraie les régimes autocratiques que dans la mesure où elle est la cause principale de toute explosion sociale, puisque l'élément aggravant qu'est le système policier est déjà en place.On comprendra alors aisément pourquoi le Premier ministre, lors de sa première évocation des effets de la crise pétrolière, a appelé à une solidarité entre les administrés et les gouvernants. On avait pensé que la stabilité était suffisante pour mener à bien la gouvernance du pays, mais l'on découvre que les autorités requièrent, en plus, la solidarité des humbles citoyens qui apprennent ainsi que les incidences de cette mauvaise conjoncture se feront ressentir dans leurs foyers.Cela au moment où les citoyens n'attendent des autorités rien d'autre que de la compétence et le langage de la vérité, seuls à même de préserver le pays d'éventuels naufrages. Si le pouvoir avait réellement le souci de savoir ce qui plombe le plus le moral des Algériens, en écoutant notamment les partis de l'opposition, il réaliserait que l'impasse est d'abord politique. La dernière élection présidentielle ne remonte qu'à huit mois, mais elle paraît déjà si lointaine tant ce court moment de la vie institutionnelle a été éprouvant, presque intenable.Un début de mandat qui a pesé énormément sur le climat général dans le pays, transposant l'immobilité et la convalescence au sommet de l'Etat sur l'ensemble de la vie nationale. De la mauvaise gestion le pays est passé à la non-gestion, repoussant les limites de l'irresponsabilité, multipliant sans cesse les risques de faillite à tous les niveaux. Les dernières sorties des membres du gouvernement pour rassurer les citoyens sont pathétiques.Ils n'étaient pas convaincants en défendant leur programme quand l'argent du pétrole coulait à flots, ils ne peuvent pas l'être maintenant que les cours sont tombés de moitié. Au plan politique, comme ersatz de satisfaction, on tente de monter en épingle une prochaine visite officielle d'un Président frais émoulu d'une nouvelle démocratie voisine, mais non moins nonagénaire, alors que la gérontocratie est un autre motif de désespérance dans notre pays.
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Posté Le : 31/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djaffar Tamani
Source : www.elwatan.com