Algérie

D'une commission à l'autre... PRIX DU PAIN, SUBVENTIONS, ADHESION A L'OMC... ETC



D'une commission à l'autre... PRIX DU PAIN, SUBVENTIONS, ADHESION A L'OMC... ETC
Le manque de vision économique, doublé d'une instabilité politique, ne laisse aucune chance à la régulation du marché.
Le gouvernement est dans la pétrin. Sous de multiples pressions, il ne réagit que par l'installation des commission. Une commission de réflexion pour évaluer le prix de la baguette et une autre pour revoir la politiques des subventions, voilà deux exemples illustrant fortement cette attitude.
La première chargée d'évaluer le prix du pain est également mise en place. Composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances et de l'Agriculture, de la FNB, de l'Office algérien professionnel des céréales et du groupe industriel Eriad, elle avait entamé ses travaux en mars dernier.
La commission soumettra ses conclusions aux services du Premier ministère qui prendra les décisions «adéquates» en vue d'une prise en charge des préoccupations des boulangers au nombre de 21.000, selon les chiffres de la FNB. La deuxième a été installée récemment pour examiner les moyens de rationaliser les subventions de l'Etat pour les produits alimentaires de base, notamment le lait et les céréales. Il est question d' alléger le budget consacré à ce soutien, si on se fie à Mustapha Benbada.
Toutefois, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, de son côté, a indiqué que la question de réduction n'était pas à l'ordre du jour et le soutien de l'Etat aux produits alimentaires ne représentait que 1,1% du PIB, donc ce ne sont pas des sommes faramineuses. Même s'il s'agit de répondre aux recommandations des institutions internationales, le gouvernement pourra -t-il se permettre ce changement de cap sans coup férir' Pas si sûr.
Le manque de vision économique, doublé d'une instabilité politique, ne laisse aucune chance à la régulation du marché ou le retour à la normale. Depuis quelques années, un nouveau pôle constitué d'affairistes puissants, les barons de l'informel, les capitaines d'industrie en liaison avec des hauts responsables, tiennent d'une main de fer tout le business national ou l'économie de bazar.
Ainsi, augmenter le prix de la baguette et revoir la politique des subventions, paraissent deux termes d'une équation difficile à résoudre en cette période hautement électoraliste et délicate à plus d'un titre. A moins de faire un marché de dupes, cela comporte des risques, d'autant plus qu'à ce réseau de prédateurs interne s'ajoutent les groupes de pression externes.
L'Algérie qui semble délaisser l'investissement productif, ne vit plus que par et pour les hydrocarbures. Vulnérable, le gouvernement, à la merci de la colère de la population et du bon vouloir des barons puissants, ne pourra qu'être coincé. La subvention accordée au lait et aux céréales représentait 80% du total du soutien de l'Etat à tout le groupe alimentaire qui compte aussi le sucre et l'huile.
Parler de régulation rigoureuse ne sera pas pour demain, car le souvenir des émeutes «non spontanées» de janvier dernier est encore vivace. Sachant que la consommation de ces produits, notamment le lait et les céréales, a fortement augmenté ces dix dernières années. Par ailleurs, les subventions font partie des questions de négociations multilatérales pour l'accession de l' Algérie à l'OMC. Le cadre de l'OMC contient des règles essentielles relatives à l'importation, l'exportation, le transit, les subventions et les réglementations techniques.
La Banque mondiale, de son côté a appelé les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) à réviser leur système de protection sociale dont les subventions des prix qui alourdissent les finances publiques et profitent davantage aux riches.
La BM note que cette catégorie d'aide pèse lourdement sur les budgets publics, alors même qu'elle profite souvent davantage aux riches qu'aux pauvres et qu'elle génère de fortes distorsions économiques diminuant la demande pour la main-d'oeuvre.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)