Algérie

"D'un désert, l'autre dans l''uvre de Dib"



Dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de Mohammed Dib (1920-2020), l'université Alger 2 (faculté des langues étrangères, département de français) abritera, les 11 et 12 avril, le colloque international "D'un désert, l'autre dans l'?uvre de Dib". Dans l'argumentaire des coordonnateurs du colloque, les universitaires Mohammed Karim Assouane et Hacène Arab indiquent à propos de cette thématique : "Si le désert, en littérature comme dans les autres formes artistiques, a pu apparaître souvent comme le marqueur d'une identité nationale pour plusieurs écrivains, il est aujourd'hui thématisé comme le sujet d'un art en devenir. Comme espace ouvert à toutes les imaginations artistiques." Dans le même sillage, ils précisent que le désert occupe "intensément" l'imaginaire littéraire. "D'un temps à l'autre, d'une lecture à l'autre, sa perception se décline ainsi sous des formes aussi singulières que plurielles. Ce lieu à la fois de vacuité désespérante absolue et d'enchantement fascinant déploie la multiplicité ambivalente de ses sens. Lieu de l'effacement et du ressourcement, lieu du silence et de l'écoute, lieu de finitude et d'ouverture, lieu de l'attente suspendue à la promesse (?)." Dans les écrits de Mohammed Dib, le désert présent dès la trilogie Algérie "prend de plus en plus d'importance, notamment dans le diptyque Dieu en Barbarie et Le maître de classe, dans la tétralogie nordique, dans le désert sans détour ainsi que dans les nouvelles de Talisman et le recueil de poésie L'aube Ismaël". En effet, Dib se "saisit" du désert et l'"inscrit" de "manière explicite, allusive ou symbolique, aussi bien dans ses romans que dans ses nouvelles et sa poésie". À ce propos, les universitaires mentionnent que le désert dibien est un espace où s'inscrivent, comme sur la page blanche des signes à décrypter. Pour l'auteur de L'Arbre à dires, désert et signe sont unis dans une relation de complicité intime. Sur cette présence récurrente du désert et la variété de ses acceptions, ils expliquent qu'il "constitue un lieu stratégique de la production du sens dans l'?uvre dibienne. Lorsque s'achève la trilogie/Algérie commence, comme il est admis de le désigner, le cycle de l'exil, exil tout à la fois physique et mental, qui incite à la réflexion sociologique, philosophique, voire mystique. Réflexions qui font se conjoindre ?désert de sable' et ?désert de neige' en une seule unité signifiante". Par ailleurs, au sujet de ce colloque, il est mentionné dans le communiqué que son "intention" est d'"interroger les multiplicités scripturaires par lesquelles se manifeste le désert dans l'?uvre polymorphe de Mohammed Dib. Interroger les modalités de sa présence en texte pour faire émerger tous les possibles de significations et de signifiances. Faire jouer aussi le principe intertextuel/intercommunicatif ne pourrait qu'éclairer, enrichir et consolider avec plus de précision la spécificité du texte dibien". Pour les intéressés, le colloque est ouvert à toute "proposition qui s'inscrit dans la production plurielle de sens chez Mohammed Dib". À noter que les propositions de communication doivent être d'une longueur de 300 à 500 mots, accompagnées d'une courte biobibliographie, à envoyer à l'adresse : [email protected] (avant le 11 novembre). Quant aux axes du colloque, ils porteront sur "Le désert dans l'?uvre de Mohammed Dib : approches historiques, géographiques et anthropologiques", "Le désert de Mohammed Dib et le désert des autres écrivains : approches comparatives du motif du désert", "Poétique/sémiotique du désert ou le désert comme expérience existentielle et scripturale dans l'?uvre de Mohammed Dib" et "Polyphonie dans une voix unitive : approche unitaire de l'?uvre de Dib".
H. M.


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