D'ici et d'ailleurs : Melha et Melha, et la bonne étoile

Photo: Fouad S. Deux amies d'enfance et juste ce qu'il faut de cousinage ont atteint chacune les 80 ans. Elle portent le même prénom. La première, orpheline très jeune de père et de mère alors un beau brin de fille, s'est mariée, a eu des enfants et est demeurée pauvre tout au long de sa vie. Paysanne aux bras qui ne refusent pas l'ouvrage et le travail des champs, elle est restée terre à  terre. Trop près de cette terre sur laquelle elle s'est échinée et qui le lui a rendu si mal. Ou peut-être ne l'a-t-elle pas aimée mais seulement respectée avec ce sentiment de défaitisme qui l'a accompagnée jusqu'à maintenant. La deuxième a vu ses parents assister à  toutes les naissances de ses 7 garçons. Elle était pauvre également mais avait un plus contrairement à  son amie d'enfance et amie de vieillesse. Elle a cru au miracle, aux miracles. Crédule et candide, les saints sentant les anges, les ondes positives, elle y a cru mordicus. Ainsi, tous les soirs et souvent la nuit, inspirée et fervente, elle implorait à  haute voix les saints de son village. Ses voisins la voyant se lever la nuit pour implorer les vénérables hommes ayant rejoint depuis longtemps, des siècles, le royaume des Cieux, lui présageaient un avenir de déséquilibrée… Et puis, le miracle s'est réalisé. «lls ont répondu à  mes appels, ils les ont exaucée». Elle n'a jamais sombré dans la folie comme l'augurait son voisinage. Elle vit dans l'aisance la plus entière. Elle a cru dur comme fer à  l'intercession des saints à  ses prières, à  une tournure positive de sa vie. Ou bien est-ce seulement dû à  sa bonne étoile. Mais au fait, la bonne étoile c'est aussi croire aux ondes bénéfiques de la vie.