Après quelques années où elles furent heureuses car, enfin, l'eau coulait dans les maisons, les femmes de Tamdecht ont repris le chemin de thala et la corvée de l'eau, cette dernière n'étant plus disponible dans les demeures. Dès cinq heures du matin à la fraîche, avant que le soleil ne darde ses rayons et que le mercure ne grimpe, en ce coin de montagne, déjà ces dames et ces demoiselles ont pris les seaux et la corde sans oublier «taamamt» ou «takvavt», ce grand carré de tissu enroulé en petit coussinet placé sur la tête et sur lequel on dépose le seau rempli d'eau.Il en faut des allers et retours sur des chemins en côte ou pentus avec la charge du précieux liquide, sans en perdre une goutte. En plus du ménage, de la préparation des repas, du jardinage, les femmes doivent aller tirer ce qui est source de vie à la fontaine. A pas mesuré, patient, endurant surtout, elles peuvent charrier en une seule fois jusqu'à trente litres dans des jerricanes qu'elles avaient depuis longtemps placées dans des remises. Epuisées, elles doivent faire en sorte que la corvée de l'eau ne se fasse pas sous la canicule. Fort heureusement que les réfrigérateurs sont là pour garder l'eau au frais. Car, auparavant, il fallait encore descendre au crépuscule à la source et remplir l'eau fraîche pour le repas du soir. Certes, il y eut récemment l'aménagement de petites fontaines publiques qui auraient dû au moins alléger le supplice de l'eau conjugué au féminin, mais l'eau n'est disponible qu'une fois tous les trois jours, avec une répartition d'une heure par famille. C'est la femme qui donne la vie et c'est elle qui va à la source de vie…
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Posté Le : 18/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : L.”ˆN.
Source : www.horizons.com