D'ici et d'ailleurs : Les femmes libres du sultanat d'Aceh

Au sultanat d’Aceh en Indonésie, les femmes ont joué un rôle primordial dans leurs différentes communautés. Les Européens qui ont eu à découvrir cette partie du monde n’ont pas manqué de mettre en exergue, il y a des siècles de cela, la place des femmes, alors qu’en Europe la discrimination était criante envers les femmes.Ainsi dans le nord de Sumatra, Aceh a eu quatre reines entre 1641 et 1699, dont Tajul Alam qui régna de 1641 à 1675. Deux d’entre elles faisant partie de la noblesse d'Aceh tiennent une place de premier rang dans l'histoire de la lutte contre l'envahisseur hollandais : Cut Nyak Dien et Cut Meutia.En pays bugis, toujours au sein du sultanat, il n’ y avait pas de contraintes envers les femmes et aucune considération sexiste à ce que l'homme ou la femme doive dominer l'un par rapport à l'autre. Jusqu’à présent on applique l'égalité des sexes dans le système familial où la mère et le père jouent un rôle égal dans la définition de la parenté. Le respect de la femme, sa place dans son environnement social et tous les privilèges comme être des partenaires de discussion des hommes dans toutes les affaires publiques et leur rôle en tant que reines appelées sur le trône faisait l’objet d’admiration chez les Occidentaux aux 19e siècle. Il en était de même à l'ouest de Sumatra, la terre et les biens immobiliers et mobiliers sont la propriété des femmes. Les mères les transmettent à leurs filles. Les hommes n'ayant rien, ils sont contraints d'émigrer s'ils veulent faire fortune. Et chose originale, les enfants portent le nom de clan de leur mère. L'homme qui en a la responsabilité est l'oncle maternel. Pour le mariage, c'est la famille de la fille qui vient demander la main du garçon. En cas de divorce, la femme a la garde des enfants.