D'ici et d'ailleurs : Les 99 cailloux, acte de dévotion réalisé par les femmes

Une tâche symbolique et rituelle qui depuis la nuit des temps dans la région des Ifflissens est accomplie par les femmes seulement que celle de choisir les 99 petits cailloux ou galets déposés sur la tombe du défunt.En effet, les hommes, ces messieurs, se reposent, soulagés d'un surplus de travail, sur la gent féminine quant aux us et coutumes ayant trait aux naissances, mariages et autres événements majeurs de la vie. Concernant le troisième jour, ils sont absents et bien absents. C'est l'une des parentes qui ira s'occuper à  choisir les 99 pierres glanées puis choisies minutieusement et posées avec déférence sur la tombe du disparu. Penchée, scrutant la terre, Elle choisit, palpe, soupèse la pierraille devant àªtre rangée une à  une, une suivant l'autre marquant ainsi le signe musulman de la mise en place des 99 grains de chapelet du «dhikr». L'explication est donnée par une villageoise qui aide au tri des galets. Le rite est répété durant les 5 vendredis suivants jusqu'au quarantième jour. Et à  chaque «Djoumouaa» les pierres sont remplacées par chaque villageoise qui viendra se recueillir. Le chapelet, «Essebha» est recomposé de semaine en semaine, religieusement. Pourquoi les femmes ont –elles à  assumer cette pratique ancestrale que de marquer le chapelet au lieu de le réciter ' Il n'y a pas d'explication immédiate .Mais on comprendra que ce geste naïf et franc où il est question de Dieu et d'imploration est un acte de dévotion, réalisé par des mains de femmes à  la foi innocente.