Algérie

D'ici et d'ailleurs : Anne Zingha, reine d'Angola



D'ici et d'ailleurs : Anne Zingha, reine d'Angola
Elle fut, dit la légende cruelle, féroce et adepte du cannibalisme. Sa réputation de femme barbare a fait le tour du pays. Zingha  est née en 1582 et est la fille du huitième roi Angola. Quand elle vint au monde, des chamanes et devins vinrent prédire son avenir et dirent au roi que sa fille sera un monstre et célèbre. Elle reçut une éducation de guerrier et fut la privilégiée parmi les enfants du roi. On raconte qu’elle sacrifiait des jeunes filles et des enfants pour assouvir son cannibalisme et aller jusqu’à boire le sang de ses victimes.Plus tard une rivalité  des plus féroces l’opposât à son frère héritier du trône. Cet antagonisme prit fin le jour où le prince héritier fit appel à sa sœur pour la solliciter à aller vers le vice-roi du Portugal pour traiter de la paix en Angola. Son intervention en tant qu’émissaire du roi son frère auprès du représentant du Portugal, fit qu’elle  s’engagea dans la lutte contre l’envahisseur qui opposa au XVIIe siècle une résistance farouche aux Portugais.  Et c’est ainsi qu’en cette année 1622, Zingha fit une entrée remarquée dans l'histoire tourmentée des relations entre le Portugal et l'Angola. Succédant à son frère en 1624, cette femme  résista aux armées occidentales pendant trente ans de guerre.Ralliant à sa cause plusieurs Etats voisins, elle prit le flambeau de la résistance, réorganisant son armée en carrés disciplinés ; aguerrissant ses soldats par des exercices d’endurance. Lançant sa police secrète sur le port de Luanda pour espionner les débarquements de troupes fraîches en provenance de Lisbonne ou du Brésil. Les vices-rois qui se succédaient n’en pouvaient plus d’essuyer des échecs face à ce roc indestructible. A soixante-treize ans, Anne Zingha continuait de conduire ses troupes entre montagnes, forêts et savanes afin que pas une once de son royaume ne s'émiette. La paix revenue, Anne Zingha se remit aux occupations quotidiennes de sa charge, releva l’agriculture et réorganisa la société en confiant de nouvelles responsabilités aux femmes du royaume. Elle mourra le 17 décembre 1664, à l’âge de quatre-vingt deux ans, en murmurant : «Mon seul regret est de ne pas laisser un fils qui puisse me succéder sur le trône».


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