Algérie

D'El-Bayadh à Saïda, en passant par Naâma



D'El-Bayadh à Saïda, en passant par Naâma
C'est la première fois, depuis le démarrage de la campagne électorale, que le secrétaire général du FLN évoque le mécontentement suscité par la confection des listes de candidatures au sein de son parti.
De Saïda où il animait hier un meeting électoral, Abdelaziz Belkhadem a reconnu que 'notre liste à Saïda ne fait pas plaisir à certains cadres du parti. Mais nous ne voulons pas faire passer les intérêts de certaines personnes au détriment de ceux du parti. Le FLN n'est pas le monopole, ni la propriété des personnes'.
Belkhadem, qui avait fait une halte la veille à la zaouïa de Sidi-Ahmed Belmedjdoub, près de Naâma, continue d'ignorer ses adversaires au sein du parti et de lorgner vers 2014. Mais, il sait que le chemin de la future présidentielle, et son devenir politique, tout court, dépend des résultats qu'obtiendra son parti le 10 mai prochain. Le parti, qui dispose d'une solide base à Saïda, sait qu'il doit faire une forte impression pour convaincre. C'est pourquoi Belkhadem, dans son meeting, a mis l'accent sur le volet économique du programme du FLN, mais a surtout évoqué le cas de Saïda. Une wilaya qui connaît une diminution démographique inquiétante.
Cet exode massif de la population serait dû à l'avancée du désert, mais aussi à la décennie noire qui a vu de nombreuses familles déserter les lieux. Pour le patron du FLN, il s'agit de relancer la machine économique et d'attirer les investisseurs, afin d'encourager les populations à revenir, mais aussi redonner espoir aux jeunes.
Belkhadem n'a pas manqué de lancer des piques à ses adversaires, notamment Abdallah Djaballah, sans le nommer ; 'certains promettent d'éliminer la pauvreté. C'est facile à dire.'
Il accuse les autres partis de ne pas proposer de programmes et de solutions aux problèmes et aux attentes des Algériens, en se contentant d'attaquer son parti et l'accuser de tous les maux du pays. Pour le programme économique du parti, il dira que ce dernier est prospectif et réaliste. Il se base sur la diversification de l'économie algérienne, pour ne plus dépendre de la rente pétrolière, l'allégement des procédures en vue d'attirer les investisseurs et la poursuite des efforts de
l'Etat en matière de réalisation d'infrastructures.
Et comme tous les jours, depuis le début de la campagne électorale, Belkhadem insistera sur l'importance du scrutin du 10 mai, dans la mesure où, selon lui, c'est la sécurité et l'intégrité territoriale du pays qui sont en jeu. Il prendra pour exemple la situation au Mali et dans les pays voisins qui ont connu des 'révolutions' pour mettre en garde contre les risques qui pèsent sur l'Algérie.
Le patron du FLN a donc choisi pour son marathon de campagne d'ignorer la crise interne qui secoue le parti, de ne pas répondre à ses adversaires au sein du comité central et de s'approprier le programme et les réalisations du président Bouteflika. Il reste très évasif sur le programme électoral du parti et privilégie de faire campagne pour une élection massive, en agitant le spectre de la déstabilisation du pays et des risques de sa partition.
Sûr de lui et des chances de son parti, Belkhadem semble n'accorder aucune importance à la concurrence des autres partis, ni aux conséquences de la crise interne du FLN sur les chances réelles du parti de défendre son statut de parti majoritaire.
A. B.




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