Algérie

D'anciens terroristes du GIA confirment leur implication directe Enquête de l'hebdomadaire français Mariane sur l'assassinat des moines de Tibhirine


D'anciens terroristes du GIA confirment leur implication directe Enquête de l'hebdomadaire français Mariane sur l'assassinat des moines de Tibhirine
L'affaire des sept moines de Tibhirine enlevés et égorgés par les terroristes du Groupe islamique armé (GIA) le 21 mai 1996 refait surface. A la faveur des témoignages que l'hebdomadaire français Marianne vient de publier dans son dernier numéro, soit la thèse selon laquelle les moines de Tibhirine ont été victimes d'un attentat terroriste et non d'une bavure de l'armée algérienne, comme tentent de le faire croire vainement certains milieux politiques français, se confirme davantage. Et pour cause, les témoignages que vient de publier en exclusivité l'hebdomadaire français ne sont autres que ceux d'anciens terroristes du GIA qui confirment leur implication directe dans cet odieux assassinat.
Les moines ont été d'abord enlevés, vers la fin du mois de mars 1996, au monastère de Notre-Dame de l'Atlas, dans la wilaya de Médéa, avant d'être lâchement exécutés deux mois plus tard. Les informations que vient de nous livrer le magazine Marianne ne constituent, en effet, que des extraits d'un long documentaire réalisé par les deux journaliste Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, qui sera diffusé dans sa totalité le 23 mai sur France 3.

Djamel Zitouni : «J'ai tué les moines ce matin»
Des extraits saisissants, où l'on retrouve entre autres celui de Hassan Hattab, ancien membre du GIA et fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui affirme que Djamel Zitouni, son rival parmi la chefferie du maquis terroriste, l'a appelé pour lui dire : «Je t'informe que j'ai tué les moines ce matin.»
Il est également question des aveux d'Abou Imen, dernier geôlier des moines assassinés, qui a assisté à leur décapitation et qui dit, sans aucun état d'âme : «On n'a pas tiré une seule balle. Ils ont tous été égorgés au couteau. L'un d'eux (terroriste) m'a dit : 'Tiens, égorges !' J'étais pétrifié.
Il m'a poussé et l'a égorgé.» Abou Mohamed, émir du GIA, affirme quant à lui que «Zitouni a pris la décision de se débarrasser des moines». «Il n'était pas facile de prendre leurs corps en entier, alors, ils les ont décapités». Ajoutant : «Ils ont enterré les corps dans les montagnes de Bougara. Et moi, j'ai pris les têtes dans une voiture pour les jeter sur la route», avoue cet ancien émir terroriste.
En sus de ces témoignages poignants, l'hebdomadaire rappelle que l'assassinat des moines de Tibhirine a été pourtant revendiqué par le GIA dans son communiqué n° 44 de son bulletin El Ansar. Toutefois, «pour dédouaner l'islamisme de sa barbarie, certains ont imputé l'assassinat à une bavure de l'armée algérienne ou à une machination des services secrets», écrit Marianne.

Preuves irréfutables
«C'est dans les journaux, voire devant les tribunaux qu'on s'est affronté. Marianne aussi s'est retrouvé dans les prétoires pour rappeler les faits, les forfaits et la sauvagerie du GIA», soutient l'hebdomadaire qui «ne doute pas» que cette fois encore, «dix-sept ans après les meurtres, la polémique va faire rage» et que «cette fois plus que jamais, l'idéologie, celle qui décrète coupables par nature l'armée et le pouvoir algérien, voudra ferrailler contre la force et la vérité du témoignage».
Marianne, qui a suivi étape par étape la réalisation de ce document filmé, qualifié «d'exceptionnel», affirme qu'il a fallu des années de patience, de rigueur, mais aussi de passion pour Malik Aït Aoudia et Séverine Labat pour retrouver les témoins directs dans cette affaire, qui a fait couler beaucoup d'encre, et apporter des preuves irréfutables de l'implication des terroristes du GIA dans l'assassinat des moines de Tibhirine.
L'hebdomadaire français a aussi précisé dans son dernier numéro que l'enlèvement des moines devait permettre au GIA, qui réclamait en échange la libération de Abdelhak Layada, de se faire reconnaître comme interlocuteur par la France, estimant que ce film prouve que c'est l'égo des politiques français, les imbroglios et les rivalités au c'ur de l'ambassade de France à Alger qui ont joué un rôle dans ce drame».
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