D'anciens moudjahidine honorés

À l'occasion de la commémoration du 59e anniversaire du cessez-le-feu, la wilaya de Biskra a concocté un programme de célébration riche et varié, à la hauteur de cette journée historique.En effet, les autorités locales ont choisi la ville historique et touristique d'El-Kantara comme point de départ des célébrations officielles de l'événement. La délégation de wilaya a entamé sa visite en se rendant, vendredi 19 mars, au cimetière des martyrs où elle a assisté à la levée des couleurs nationales et au dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale.
Les autorités locales se sont par la suite rendues au musée romain, sis dans le quartier Dachera El-Hamra, lequel a connu des travaux de restauration et de réhabilitation. Ce musée est considéré par les historiens comme un véritable monument historique, témoignant encore des différentes civilisations qui s'étaient succédé dans la région.
Au cours de cette visite, une halte a aussi été observée au musée historique Omar-Idriss, natif de la région, commandant de la Wilaya VI, surnommé "l'homme aux yeux de panthère", assassiné par l'armée coloniale le 30 mars 1959 à l'hôpital de Djelfa. Le wali Abdellah Abi Nouar a également inspecté le grand projet de renouvellement et d'extension du réseau d'approvisionnement en eau potable de la nouvelle zone d'expansion urbaine dans la même région.
La délégation s'est encore déplacée à la salle de cinéma Frères-Idriss pour s'enquérir de près de l'état de la structure équipée récemment. Il a été aussi procédé à la projection d'un film historique mettant en exergue ce qui s'est passé un certain 19 mars 1962. Devant les responsables de la wilaya ainsi que ceux de la commune d'El-Kantara, les deux moudjahidine, très connus dans la wilaya de Biskra, Saïd Bacha et Mohamed Ariouet, ont évoqué le déroulement du cessez-le-feu.
Lors de cette visite, le combattant Belkacem Hamel, infirmier de l'ALN, connu pour ses actes de bravoure, a été honoré. "Le 15 mars 1962, j'ai participé à une opération d'assaut contre une tour de contrôle de l'armée française, ici à El-Kantara. Lors de cette opération supervisée par le commandant surnommé Messaoud Leblendi, nous avons pu engager des contacts secrets avec un de nos jeunes, un supplétif dans l'armée française qui nous a beaucoup aidés. Nous avions réussi à éliminer huit soldats français et faire prisonniers trois autres, mais l'un d'eux avait pu prendre la fuite.
Le lendemain, les forces françaises ont entamé une opération de ratissage d'envergure, à laquelle des avions et des chars ont pris part. Ils n'ont pas pu nous localiser, car nous étions dans un endroit sûr", raconte-il. "Trois jours plus tard, soit le 18 mars, nous étions à Moulia, dans les environs d'El-Kantara, dans l'un des centres en train de prendre notre dîner, en écoutant la radio, quand soudain Ben Khedda annonça la cessation des combats", se souvient-il encore.
Lors de la clôture de la commémoration de cette journée historique, le moudjahid Ali Boudounet, ainsi que le génie des mathématiques à l'échelle nationale, l'élève Bilel Terguini, ont été eux aussi honorés par les autorités de wilaya.

H. BAHAMMA