Algérie

D'accord pour ne jamais être d'accord'



Une photo souvenir pour un sommet ponctuel
Une fois n'est pas coutume, emboîtant le pas au Qatar, l'Arabie saoudite avait déjà apporté son soutien à l'opération militaire occidentale en riposte à une attaque chimique présumée, le 7 avril dernier, contre une enclave rebelle près de Damas.
S'il y a une certitude en ce qui concerne le 29ème Sommet de la Ligue arabe qui vient de se tenir à Dhahran, en Arabie saoudite, c'est bien qu'il ne va pas rester gravé dans la mémoire collective des peuples concernés. Les décisions ont été, en effet, à la mesure des prévisions puisque la question palestinienne, avec son défi majeur qui est le devenir d'El Qods mis en péril par la volonté du président américain d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis dès le mois prochain, date ô combien réfléchie, eu égard à la création de l'Etat sioniste, et le dossier d'un Iran «expansionniste», aux yeux des monarchies du Golfe, ont constitué l'essentiel des préoccupations des 21 dirigeants rassemblés pour la circonstance.
Ceux-ci ont en effet «dénoncé», dans leur Déclaration finale, la décision de Trump en même temps qu'ils ont «condamné», une fois de plus, les «ingérences» de l'Iran dans leurs affaires. Tout le reste, pourrait-on dire, ne fut que littérature, si ce n'est qu'un tel sommet s'est tenu vingt-quatre heures après des frappes américaines, britanniques et françaises contre la Syrie et que la seule réaction observée aura consisté dans un appel à la réactivation du «processus politique» pour mettre fin au conflit dévastateur. Un processus où ne figure, est-il besoin de le souligner, aucun pays membre de l'organisation panarabe qui a conclu ses 29es assises sans ouvrir la porte à un retour de la Syrie malgré un forcing de l'Algérie et de l'Egypte pour permettre une éventuelle amorce de solution politique strictement arabe. Le Sommet arabe qui s'est tenu à Dhahran (est) a appelé à «réactiver le processus politique» pour mettre fin au conflit dévastateur dans ce pays.
Une fois n'est pas coutume, emboîtant le pas au Qatar, l'Arabie saoudite avait déjà apporté son soutien à l'opération militaire occidentale en riposte à une attaque chimique présumée, le 7 avril dernier, contre une enclave rebelle près de Damas. Il était dés lors hasardeux d'espérer parler d'une autre voix sur ce chapitre et ceux qui étaient en faveur d'une approche plus objective de ces faits n'ont eu qu'à ronger leurs freins, se contentant du «soutien à la cause palestinienne» et du rejet de «la décision américaine illégitime de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël (...)» «El Qods restera la capitale de la Palestine arabe» a proclamé la Déclaration de Dhahran mais bien malin qui saura y trouver la manière et le programme d'action que les pays signataires ont arrêté pour aboutir à la concrétisation de cette pieuse envolée.
On se souvient qu'à peine rentré de son voyage en Arabie saoudite d'où il ramenait dans sa besace des centaines de milliards de dollars, de quoi donner le vertige au Père Noël en personne, le président Trump, toujours escorté de son inénarrable gendre Jared Kushner, grand ordonnateur de la colonisation sioniste des territoires palestiniens occupés, annonçait triomphalement la rupture avec tous ses prédécesseurs sur le statut d'El Qods et reconnaissait ainsi officiellement tout Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, y compris dans sa partie orientale consacrée partie palestinienne par les résolutions de l'ONU et les accords de paix conclus à Oslo comme à Camp David.
Compte tenu de tout cela, était-il vraiment nécessaire pour le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Jubeir, de mettre les pendules à l'heure américaine en affirmant, dans une conférence de presse consacrée aux décisions du 29ème Sommet, que «l'Arabie continuerait d'avoir des relations fortes et stratégiques avec l'allié américain»' On l'aura compris, le message s'adresse, là encore, au voisin iranien dont l'ombre tentaculaire grandit au rythme de l'obsession des monarchies engagées dans les conflits yéménite et, accessoirement, libanais.
Sur le plan strictement bilatéral, l'Algérie et l'Arabie saoudite s'efforcent de transcender les quelques différends qu'ils peuvent avoir en «privilégiant» une relation qu'ils souhaitent porter à son plus haut niveau. L'occasion leur en sera offerte aujourd'hui même, avec la tenue de la réunion de la commission mixte algéro-saoudienne, à Riyadh, où il sera question de consolider le haut niveau de concertation et de coopération entre les deux pays. C'est d'ailleurs le sens général de l'appel lancé par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui a pressé les pays membres de la Ligue arabe de «dépasser les différends et de placer les intérêts arabes au-dessus de toute autre considération». Dans une conjoncture aussi dramatique que celle que traverse l'organisation, «en raison des ingérences étrangères» dans les affaires intérieures des pays membres, la doctrine algérienne est plus que jamais de rigueur qui prône la résolution des conflits dans un cadre politique et à travers le dialogue entre toutes les parties, de manière à fermer les portes aux solutions imposées par des puissances étrangères. Il n'existe pas d'autre remède pour faire face aux détériorations et aux nombreux défis que connaissent tous les pays arabes actuellement et qui portent un grave préjudice à la question palestinienne.
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